Comme des bêtes : des stylos avec un trou au cul (et un qui rote en plus)
Amis poètes, bonsouarrrrr !, avec un certain retaaaart,
Ce n’est peut-être plus trop bizarre pour vous car ce type de stylo a déjà fait l’objet de plusieurs présentations sur ce forum. Mais les photos ont pratiquement toutes disparu.
Du coup, je vais vous présenter mes deux-trois stylos personnels.
Ces stylos n’ont pas de levier, pas de bouton-poussoir, pas de vis de piston, …, mais l’arrière du stylo est percé d’un trou.
Pour alimenter en encre ces stylos qui ont quand même un sac (ce ne sont pas des eye-droppers) il faut comprimer le sac en soufflant par le trou avec la bouche ou à l’aide d’une poire en caoutchouc.
La photo suivante de la page 73 du livre « une affaire de stylos» de P. Haury et J.-P. Lacroux illustre parfaitement ce dispositif.
Ce système qui aurait pu s’appeler « pneumatique » (mais cette dénomination est utilisée pour d’autres procédés) est nommé, en anglais, « blow filler ». Je ne connais pas l’équivalent français, peut-être « souffle-au-trou » ou « souffle-au-cul »?
C’est certainement l’un des plus simples moyens possibles d’encrer un stylo, après l’eye-dropper qui n’a même pas besoin de sac. Il est cependant plutôt réservé à des stylos au corps long pour ne pas piquer du nez dans l’encrier pendant l’opération.
Tout le monde s’amuse à imaginer les cas où le souffleur se retrouve barbouillé d’encre en soufflant trop fort, décollant le sac et éclaboussant vigoureusement le visage de l’imprudent. Je crois que l’Aurora Hastil aurait très bien pu être doté de ce système. Cela aurait eu de la gueule de voir un aréopage d’architectes recharger leurs stylos en leur soufflant au cul pendant une réunion de présentation de projet, surtout si l’un d’entre eux se retrouvait subitement déguisé en Schtroumpf bleu ou noir. C’est un gag qui aurait certainement plu à l’ami Alain d’Yverdon…
Bref ! Mes stylos perso sont :
- un PLUMOTO, à plume Oror Iridia 3, fine et très flex, peut-être d’origine,
- un STYLOREX qui ressemble comme un frère au précédent. Il a été modifié par un propriétaire précédent avec une plume Degussa 2, plus large et flex également, très agréable. Le sac a aussi été doté d’une « cage » aérométrique pour le comprimer.
Ces deux stylos ont un corps en métal qui devait, à l’origine, être plaqué argent ou nickelé. Je ne sais pas. Si quelqu’un connaît la réponse, Merci de préciser.
Ils ont été produit probablement dans les années 1920’s.
J’ai aussi un autre stylo au cul troué, encore plus bizarre que les deux précédents.
Il s’agit d’un Eversharp Ventura slim, fabriqué de 1953 jusqu’au rachat de la marque par Parker en 1957. C’est le fameux stylo qui rote comme un bébé. Je vous replace, ci dessous, la photo que j’avais mise dans le SDD du 23 juillet (auto-promotion éhontée mais gratuite!).
L’alimentation est de type squeeze filler avec un tube de reniflard « extra long ». Entre parenthèse, autant le nom anglais « breather tube » me paraît poétique et évoque un vent léger, petite brise aux fragrances florales, autant le nom français traduit par Google « tube de reniflard » me parle de gosse morveux ou de remugle de fosse septique (structure de perdition de capuchon de stylo, honnie par un éminent membre du forum).
Pour compléter plus sérieusement la présentation technique des particularités de ce stylo, je vous place ci-dessous quelques commentaires de Jim Mamoulides sur penhero.com :
Eversharp Slim Ventura 1953-1957 by Jim Mamoulides, April 14, 2004, updated October 4, 2015 and September 8, 2018
https://www.penhero.com/PenGallery/Ever ... entura.htm
(Air Jet Exhaust: "Allows the pen to be filled with 40% more ink." This really is all about the extra long breather tube used in the aerometric style squeeze filler. One last squeeze with the nib out of ink "burps" the last air out of the sac, and the nib is inserted before releasing, allowing it to suck ink into that last space. Breather tubes regulate the air pressure inside the sac. ) »
Traduction Google : « Air Jet Exhaust : "Permet de remplir le stylo avec 40% d'encre en plus." Il s’agit vraiment du tube de reniflard extra long utilisé dans le remplisseur à pression de style aérométrique. Une dernière pression avec la plume pour sortir l'encre « fait roter » le dernier air du sac, et la plume est insérée avant de se relâcher, lui permettant d'aspirer l'encre dans ce dernier espace. Les tubes de ventilation régulent la pression de l'air à l'intérieur du sac. »
La dernière phrase explique peut-être à quoi peut servir le « trou du cul » ??? Mais si vous avez compris ce passage, expliquez-moi !
Jim Mamoulides, qui n’est pas un poussin de Pélikan de l’année, avoue, de son côté qu’il n’a jamais réussi à faire roter un Ventura.
(No matter how I tried, I couldn't make any of these pens "burp," as in the Eversharp advertisements, and I read the instructions thoroughly. Guess I missed out ».)
Traduction Google : « Peu importe comment j'ai essayé, je n'ai pas réussi à faire « roter » aucun de ces stylos, comme dans les publicités d'Eversharp, et j'ai lu attentivement les instructions. Je suppose que j'ai raté quelque chose. »
Si un honorable membre du forum a déjà fait roter un slim Ventura, je serai très heureux d’apprendre comment il s’y est pris.
Merci, chers amis, pour votre « écoute » et vos commentaires en retour. So long ...
Il y a un début à tout. Mais tout finit par finir.
(surtout vers la fin, comme ajouterait probablement Woody)