SDD du 24 septembre 2023 : vos lieux de perdition

[zephyr]

Vos lieux de perdition

Chacun.e a ses faiblesses et, sous n'importe quel prétexte, saura motiver et justifier un détour pour se rendre dans un de ces antres rebaptisé Temple pour l'occasion et s'y adonner à sa calamopathie habituelle.

Alors, de la rue de Tournon, Paris 6 à la rue des Cygnes, Hilsenheim, Elsäss, en passant par Torino, Hannover, votre boutique favorite..., évoquez-nous ces lieux de perdition où vous n'étiez entré.e que, juste, pour voir et êtes ressorti.e. avec stylo(s), encre(s), bloc(s) et envies multiples pour les prochaines fois...

Début des festivités dimanche à 00:00 et pas avant!

[toffou]

J'ai la chance de n'avoir aucun de ces lieux de perdition à proximité de chez moi.
Mais heureusement, car le simple fait d'aller au supermarché et je reviens avec un bloc ou un carnet...

Il reste les magasins virtuels, mais résister y est plus simple et j'imagine que cela sort du thème de ce SDD.

[Christof]

Je ne dirais jamais que c'est un lieu de perdition (le café est bien trop bon et le propriétaire bien trop aimable pour cela), mais chaque fois que je suis à Berne, je visite la boutique de notre ami Guillaume. Même si j'achète aussi, c'est mieux que faire des courses. C'est comme rendre visite à des amis !




Source: Photo de Facebook

[Stylograf]

je visite la boutique de notre ami Guillaume.

Si je comprends bien, Guillaume, qui tient un café à Berne, en lequel il expose beaucoup de stylos, outre être barista, et aussi membre du forum ?

[grindsel]

je visite la boutique de notre ami Guillaume.

Si je comprends bien, Guillaume, qui tient un café à Berne, en lequel il expose beaucoup de stylos, outre être barista, et aussi membre du forum ?

Oui, Stylograf, il s'agit de ppgrig...

[Stylograf]

Je vous parle d'un temps
Que les moins d'soixante ans
Ne peuvent pas connaître.
Parker en ce temps-là
Accrochait son fatras
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
N'avait qu'un Stylomine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criais famine
Et toi qui posais nue.

Ah, Grindsel, Ah, Grindsel,
Ça voulait dire, On est heureux !
Ah, Grindsel, Ah, Grindsel,
Nous ne mangions du poulpe qu'un jour sur deux...

Bon, assez poussé la goualante, le SDD, c'est un truc sérieux !


Alors sérieusement, il y a encore soixante ou cinquante ans, de semblables lieux de perdition, il y en avait partout !



Des simples librairies-papeteries de quartier, où les gamins, en venant acheter avec leur Maman le stylo-plume qui marquait l'entrée au lycée en 6ème, se rinçaient l’œil en regardant les beaux et couteux CF et P75 réservés aux parents, jusqu'aux rayons spécialisées des grands magasins, le Printemps à Paris, en particulier, où le choix était surabondant, dans un ilot rectangulaire à quatre comptoirs, au centre duquel officiaient des Dames pimpantes et parfumées......

En province aussi, les stylos-plume se partageant entre librairies-papeteries de centre-ville, et magasins de souvenirs huppés dans les villes touristiques, en Bretagne en particulier.

J'ai le souvenir d'un semblable magasin, en lequel j'ai eu acheté ma parure d'Edson, voici environ trente-deux ans, et qui m'a longtemps servi d'outil de travail, avant l'irruption de Word.... Ce magasin affichait fièrement les panonceaux de Waterman et Montblanc, dont il couvrait la gamme non pas exhaustivement, étant trop petit, mais, en tous cas, du bas jusques en haut....
Petit à petit, la largeur de gamme s'est rétreinte, le haut disparaissant, puis Waterman a disparu, puis Montblanc s'est restreint à quelques articles, dont seulement une paire de stylos, puis la boutique a fermé..............
Qu'est elle devenue ? Je ne sais même pas : une franchise de nippes, probablement, ou alors une agence immobilière, promises l'une comme l'autre à une fermeture inéluctable ? No sé...

C'est mort, les gars , même s'il existe encore quelques actes de résistance, comme à Paris avec Matthieu voici quelques jours........

[Taranis]

Les lieux de perdition fondent comme neige au soleil hélas.. Je ne retiens pour ma part que Point Plume à Paris et Script à la Suite, à Compiègne (papeterie, boutons de manchettes et maroquinerie pour ce dernier)

Ta petite échoppe, Stylograf, est probablement devenue un kebab

[grindsel]

Je n'ai pas (eu) de lieu de perdition.
J'ai connu les Grands Hommes à Bordeaux, la Maison du Stylo, toujours à Bordeaux, la grande et célèbre librairie Mollat, encore à Bordeaux et puis plus rien. Une boutique qui allait fermer à Nîmes, visitée avec notre ami bebe, ..Rien sur Avignon, rien sur ma région actuelle.
Traversée du désert sans espoir pour l'avenir...

Mais il existe des lieux de perdition sur le net, comme ici même, antichambre de Satan, avec ses revues, ses annonces, ses adresses , ses photos


@Stylograf : Bravo ! Un poulpe de 4 kg à deux tous les deux jours, c'est pas mal tout de même, non ? Souhaitons juste que ce ne soit pas à Paris mais à Brest ...

[o1984]

J'ai la chance de n'avoir aucun de ces lieux de perdition à proximité de chez moi.

Pareil pour moi… les boutiques de Toulouse ne m'attirent pas ou plus.

Il reste les magasins virtuels, mais résister y est plus simple

Là, je ne suis pas sûr… un clic est vite arrivé… même en pyjama, un dimanche soir à vingt-trois heures… mais effectivement c'est une autre histoire.

[jddegap]

Véritablement, le coin où je réside n'est pas réputé pour sa chalandise, les locaux ayant pour coutume de dire qu'ils sont ravitaillés par les corbeaux.

Alors je dois reconnaitre que mes lieux de perdition sont essentiellement distants : je ne m’y rends que via le World Wide Web, ce qui ne m’empêche pas de succomber à l’étalage de leurs trésors sur les pages de leurs sites de vente en ligne, tout autant que je pourrais baver d'envie face à une jolie vitrine.
J’ai une prédilection pour Stilo & Stile, fountainfeder.de et Iguana Sell.

Pourtant, lorsque l’envie m’a pris de m’offrir mon premier vrai beau stylo-plume, un Montblanc Meisterstück dont j’ignorais encore si ce serait un 146 ou un 149, c’est comme un mort de faim que je me suis lancé sur les routes de montagne en direction de Grenoble, où j’avais repéré un vendeur agréé de la marque.

Un lieu étroit aux boiseries sombres, encombré de vitrines auxquelles je n'ai prêté aucune attention, attendant qu'on me montre et me fasse essayer les deux objets convoités.

Eh bien ce fut une expérience relativement médiocre. Un premier (jeune) vendeur trop directif, puis un patron au caractère plus rond, qui m'a tellement embrouillé avec ses exemplaires de 149 que je n'ai jamais su si celui avec lequel je suis reparti, tout content, était bien celui dont l'essai de plume m'avait laissé la meilleure impression.

En fait, je sais aujourd’hui que cette plume (*) M encagée au sweet spot exigeant n’était pas à l’époque pour moi, et qu’il m’aurait fallu une B.


Une expérience désagréable … Oserais-je avouer ici que je n’ai plus jamais acheté un seul de mes – beaux - stylos-plume en boutique …


*La plume de ce MB 149 platiné, l’un de mes préférés, est aujourd’hui radicalement transformée en italique cursive, (by M.F. !).

[Xavier]

Une double adresse, pour ma part:

Monogram à Strasbourg,

J'y ai acheté mon Pelikan M400 Tortoise brown il y a quelques années et la dernière fois que j'y suis entré, j'en suis ressorti avec des cartes postales 100% bois massif (du bois de résineux sûrement, découpé dans une fine lamelle).
J'ai aussi trouvé des cartes postales et enveloppes en vergé Crown Mill "Moyen-âge" dont la découpe barbeuse est apparemment faite à la main.
Pour le reste, il y a des stylos que j'ai évité de regarder dans les yeux, et de la papeterie plus ou moins rare et originale ou plus classique.

A quelques mètres de cette boutique, un point de vente de véritables laguioles (faits en France) à prix acceptable, et même la possibilité d'en faire faire sur-mesure.

[Degorde]

Lille comptait peu de lieux de perdition mais ils ont laissé un souvenir ineffaçable. Il y avait d'abord les larges gammes présentées au Furet du Nord, 1er étage et aux Galeries Lafayette. Puis on trouvait au bout de la rue piétonne la plume d'or puis presque en face des galeries citées la maison du porte plume et ne reste désormais qu'une seule boutique rue nationale. Finie aussi le magasin Deloffre derrière l'Opéra.

Tout ça laisse des regrets immenses

Monde de merde...vie de con...

[creatorcom]

Mon lieu de perdition : Bruxelles.
J'y ai travaillé pendant plusieurs décennies. C'était au temps où Bruxelles foisonnait de papeteries plus belles les unes que les autres ; les "Maisons du porte-plume (3)!, Legrand, Nias, les espaces Inno, Parc Léopold et j'en passe. Mais comme le dit Taranis, ces lieux de perdition fondent comme neige au soleil et puis Bruxelles me paraît bien loin maintenant. Pourtant, je n'hésite pas un instant de me munir de ma CB et de partir en Allemagne chez Fritz Schimpf, en Italie chez Stilostil ou en Espagne chez Igua et parfois les trois le jour même.
Autre époque, autres moeurs ...

[Taranis]

Lille comptait peu de lieux de perdition mais ils ont laissé un souvenir ineffaçable. Il y avait d'abord les larges gammes présentées au Furet du Nord, 1er étage et aux Galeries Lafayette. Puis on trouvait au bout de la rue piétonne la plume d'or puis presque en face des galeries citées la maison du porte plume et ne reste désormais qu'une seule boutique rue nationale. Finie aussi le magasin Deloffre derrière l'Opéra.

Tout ça laisse des regrets immenses

Monde de merde...vie de con...

"La Régence" à Lille est également définitivement fermée. J'y avais acheté un Roller Dupont pour mon plus grand (il n'a jamais chopé le virus calamophile de son père)

[Mirifix78]

Il y a bien longtemps que je n'ai pas acheté de stylo-plume en magasin (en fait je n'en ai acheté que 3 si je me souviens bien : une parure CF doré rue de Rome à Marseille en 1967, un Waterman Concorde en haut du boulevard St Michel vers la toute fin des années 1970 et un MB 146 dans une boutique près de l'Opéra à Paris vers 1982).
Je fais mes achats sur les nombreux sites Internet disponibles, beaucoup sur eBay mais pas seulement.
La seule "boutique" physique que j'aie fréquentée (ce n'est pas une boutique, c'est un appartement dans un immeuble) est l'Atelier Lesoon de Monsieur Thierry Saada. Cet homme est fort sympathique, compétent, et possesseur d'un nombre impressionnant de petits trésors accessibles à tous les prix. Les ventes se font essentiellement sur son site Internet, mais comme je n'habite pas très très loin de son officine, je suis passé le voir pour quelques affaires en "présentiel".

[Dominique_H_31]

les boutiques de Toulouse ne m'attirent pas ou plus.

Effectivement, dans la ville rose, il n'y a plus grand-chose d'intéressant
- Sans doute au moins une boutique "Mont-Blanc" que je fuis comme la peste. 1- je n'aime pas les "Mont Blanc". 2- la compétence des vendeurs en matière de stylo m'inspire la plus haute méfiance...
- quelques guignols... capables de vous présenter des stylos de bar tabac comme des articles de luxe
- une seule boutique qui sort du lot dans laquelle il m'est arrivé d'acheter pour moi ou pour mes enfants (il y a très longtemps). Il y en avait une deuxième mais elle a disparu. Côté conseil, ce n'est pas le Pérou non plus pour celle qui reste, avec des prix plutôt salés.

Bref: peu de risques de succomber en pénétrant un lieu de perdition. J'écris déjà au quotidien avec une quinzaine de stylos, et je ne vois aucun intérêt à augmenter la quantité... Cela ne m'empêche pas de rêver à tel ou tel stylo sur le mode : « si j'avais besoin d'en acheter un de plus, ce serait peut-être celui-là ». Mais cela reste totalement virtuel: sur le Woueb, sur ce forum, sans aucune intention de concrétiser un achat.

[Hobiecat]

Pour ma part, j'ai commencé dans les lieux de perditions nantais, dont bien peu restent encore en activité :
- ? : pour mon Parker 180
- Cado Chic : pour mon Parker 75
- Stylos et Cie : là où j'ai découvert le Capless qui ne m'a plus jamais quitté

Depuis que je suis au Havre, je profite de la Maison du Stylo pour les stylos modernes : la boutique est assez spacieuse, on y est très bien accueilli et le choix reste assez large. Les stylos qui ne sont pas disponibles le sont par le réseau Syll, et les problèmes sont toujours résolus de façon sympathique.

Je compte bien en profiter encore les deux ans qui viennent, car le propriétaire m'a informé que dans ce délai, il fermera également pour prendre sa retraite. Il semble qu'il ne reste qu'une petite quinzaine de magasins de stylos en France, et ça diminue chaque année...

Pour le reste, surtout les vintages Pilot auxquels je fais le plus attention désormais, je passe par la toile, comme tout le monde !

[Theodora]

À Toulouse, je me souviens d'une sympathique boutique, il me semble dans la rue des Tourneurs (on y passait toujours avec des amis après notre passage hebdomadaire au Bol Bu (si le Bol Bu n'existe plus, merci de ne SURTOUT PAS me le dire, merci).

Aujourd'hui parisienne, mes deux lieux favoris sont L'Écritoire et Point Plume. Ce sont pour moi des "lieux de perdition" surtout parce qu'il s'agit d'établissements physiques, anciens, qui ont une histoire, avec des personnes passionnées et surtout incroyablement bienveillantes, accueillantes. Les deux ont l'avantage d'être complémentaires, avec peu de marques en communs. On s'y sent bien. l'Ecritoire a en outre l'avantage d'être dans un adorable petit passage, à côté de la Maison de la Poésie et son café, d'une librairie, et d'une boutique de papiers japonais, là où il faut braver l'épreuve des Champs pour arriver chez Point Plume

J'ai un souvenir qui m'est cher, celui d'avoir trouvé un disque que je voulais et qui a marqué mon adolescence chez un photographe/disquaire d'une petite ville de Dordogne, le fait de l'avoir déniché là, contre toute attente, l'avait rendu encore plus précieux à mes yeux. Tout comme celui d'avoir trouvé le 5e tome d'Harry Potter le jour de sa sortie chez un buraliste/librairie d'une encore plus petite ville non loin de là, parce que le libraire (avec son choix infini de titres de presse et sa sélection diversifiée de livres), s'était battu pour en avoir deux exemplaires. J'avais demandé à chaque fois sans y croire et ressentir cette petite joie - certes bien dérisoire et bien matérialiste - d'avoir trouvé dans un endroit improbable est un tout petit plaisir de l'existence, serendipity, comme on dit dans mon coin. Aujourd'hui, le photographe-disquaire est une boutique de produits "régionaux" pour touristes, la maison de la presse-librairie également (et le buraliste restant se trouve dans le même bâtiment que l'hypermarché - on n'imagine pas plus déprimant - avec un choix de revues limités, deux Lévy et trois Musso). Je regrette leur disparition, je ne veux pas y aller de mon couplet "c'était mieux avant", mais je pense que si nous avons collectivement une toute petite part de responsabilité dans ce changement, si nous avons le moindre rôle à jouer dans le fait de préserver les petits commerces de niche, c'est, pour paraphraser les Américains, en "votant avec nos euros".

J'ai simplement envie qu'ils continuent à exister, alors je fais, dans la mesure du possible, mes emplettes chez eux, même si ça signifie faire des compromis: choisir un modèle qu'ils proposent plutôt que celui que je voulais initialement, ou payer 10 à 15% de plus que dans une boutique virtuelle. En retour, ils offrent leur expertise et un lieu pour discuter avec des passionnés, proposent des services et ont une véritable volonté d'animer la communauté. L'Écritoire y réfléchit, je crois. Point Plume proposent des événements pour essayer des modèles/plumes, comme ASC et Esterbrook, ont invité Matthieu Faivet. La tentation est parfois grande de recourir aux sites du web (cela m'arrive, bien entendu, par exemple lorsqu'il s'agit de petits commerces, comme Corsani à Rome ou lorsque vraiment je ne trouve pas un produit dans j'ai besoin chez ces vendeurs), mais j'essaie de m'y tenir en me rappelant que c'est un choix politique.

[kaha]

Aucun risque d’entrer dans de tels lieux vers chez moi. Il n’y a que des Bureau Vallée et autres magasins du même genre.
Une fois j’ai regardé le rayon stylo-plume par curiosité, je suis repartie sans plume (mais avec quelques papiers pour le dessin).

[grindsel]

Aucun risque d’entrer dans de tels lieux vers chez moi. Il n’y a que des Bureau Vallée et autres magasins du même genre.
Une fois j’ai regardé le rayon stylo-plume par curiosité, je suis repartie sans plume (mais avec quelques papiers pour le dessin).

Je n'ai pas voulu le mentionner parce que c'est hors sujet ici, mais la fermeture progressive des boutiques de beaux-arts -surtout dans les petites villes- va de pair avec celle des boutiques de stylos et de papier à lettres.

Personnellement, cela ne me désole pas tant qu'internet joue le rôle d'une immense vitrine à la disposition de tous (ce qui n'est pas forcément le cas encore).
Je pense notre époque comme une transition entre les petits commerces d'avant et le tout-internet à venir. Il y a du bon et du mauvais dans les deux cas et aller à contre courant est vain. Il faut juste revoir sans cesse les cadres pour protéger aussi bien les vendeurs que les acheteurs