www.stylo-plume.org

Pour ce SDD je propose un plongeon estival dans les limbes de nos mémoires.

La majorité des membres de ce forum ont probablement découvert l’usage du stylo-plume dans un cadre scolaire, certains ont même dû connaître la plume à tremper dans l’encrier.

Vous souvenez-vous de vos premiers stylo-plumes, quels étaient-ils, vous ont-ils laissé des bons ou des mauvais souvenirs ; en avez-vous encore certains en votre possession ?

Je fais partie de ceux qui ont connu les portes-plume et les encriers de porcelaine encastrés dans le pupitre.
C’est lorsque je suis arrivé en CM2 qu’ils ont été supplantés par les Bic Orange au tracé fin, qu’à l’époque j’ai détestés.
Heureusement, l’année suivante, mon entrée en 6e correspondait à la mode des stylos-plume Stypen en plastique basique et disponibles avec un choix de coloris assez vaste ; j’aimais bien. Mais je n’ai rien gardé de ce temps.
Le stylo-plume que j'ai conservé depuis le plus longtemps est un joli petit Waterman Torsade :

Il me semble que je l'avais en 3e ou en 2nde, ce qui nous ramène tout de même 48 ans en arrière.

Pour moi, c'est un petit Waterman, celui de ma communion solennelle, il doit y avoir maintenant soixante dix ans… Il m'a été offert par une de mes tantes, que je n'ai jamais oubliée (Marinette).
Ce stylo a connu bien des vicissitudes en m'accompagnant en exode.Il ne peut plus écrire (plume brisée, sac tombé en poussière), mais il est toujours avec moi.
J'en ai déjà parlé ici. Je me moquais bien des montres traditionnelles en ces occasions : je voulais un stylo-plume. Je n'ai jamais regretté mon choix, et je l'aime toujours !

(là, je recycle, hein !)

Voici le Waterman Flash que j'ai eu durant mes années de lycée de 1963 à 1970 (à l'époque, le lycée allait de la 6ème à la terminale). C'est sans doute le dernier modèle qui a survécu. Les autres, les ai souvent mâchouillés jusqu'à faire de gros trous dans le manche.

jddegap a écrit : ↑04 juin 2023 00:37 Je fais partie de ceux qui ont connu les portes-plume et les encriers de porcelaine encastrés dans le pupitre.

Même chose : "Stylograf ∈ (Vioques)", comme on dit en langage mathématique ; je me souviens parfaitement des portes-plume, des encriers, de l'odeur de l'encre, de mes gros pâtés et de mes punitions subséquentes.

Étrangement, de la période suivante, c'est à dire la période lycée, de 9 à 16 ans, ne me reste qu'un souvenir diffus : j'avais accédé au monde des grands, c'est à dire aux stylos-plume à cartouches, je me souviens que ce furent des Waterman tout du long, probablement des modèles pour gamins, mais je ne saurais pas dire lesquels.


Les souvenirs redeviennent nets avec le stylo du Bac, déjà présenté ici :



Celui-ci, je l'ai gardé, en état concours, au propre comme au figuré, l'écrin est nickel, et même l'étui-glissière en carton gris n'est pas trop abîmé. De même, il écrit toujours en bleu-nuit.


Merci, chère Kaha, pour cette séquence nostalgie : "les remembrances du vieillard idiot », comme dit Rimbaud en l'un de ses pires écrits,, procurent toujours audit vieillard une chaude onde de béatitude, qui lui parcourt ce qui lui reste d'un cerveau embrumé.....

Je me marre en constatant que la moyenne d'âge des quatre premiers intervenants doit tomber pile à 70 ans ! Séquence nostalgie, disais-je !

Mais c'est nous les meilleurs ! La preuve ? nous sommes les premiers levés !

Ben oui, j'aurai 70 ans en octobre et j'ai moi aussi eu un CF doré ( pour mon BEPC). Il est toujours dans le tiroir de mon bureau mais en moins bon état que le tiens, Stylograf, quoiqu'il fonctionne parfaitement.

Difficile de retrouver une trace précise et complète de mes premiers stylos-plume
- J'ai du avoir un Waterman torsades, mais... sans les torsades... C''était sans doute un standard passe-partout des années 70
- J'ai eu aussi 2 Parker 75 , toujours vivants, auxquels je ne voue pas un amour fou. L'esthétique n'est pas ma tasse de thé. Un des deux capuchons s'est corrodé par l'intérieur. Un des deux refuse systématiquement de démarrer après quelques heures d'arrêt. Il lui faut une courte trempette dans l'eau pour le réveiller...
- Celui qui me plaisait le plus était un Sheaffer avec une forme de cigare, résine noire, avec un point blanc au dessus de l'agrafe. Malheureusement, le capuchon avait pris l'habitude de se fendre autour de l'agrafe. La première fois, j'ai supposé un accident (sans conviction...) et j'ai racheté un capuchon. La deuxième fois, le stylo est parti à la poubelle...

Quelle idée de se lever à 7h un dimanche matin aussi

J’ai connu l’utilisation du stylo plume à partir du collège, il y a… longtemps dans les années 80, nous devions les acheter via le collège d’ailleurs, nous avions notre liste de fournitures et le collège achetait en gros et faisait sa petite vente dans le CDI avant la rentrée.

Je ne me souvenais pas de quelle marque ils étaient mais une petite recherche m’a amené vers Reynolds, c’était exactement ce modèle ci-dessous, que j’ai eu en bleu clair, rose, violet, et au lycée lorsque j’ai eu pas mal de correspondants étrangers, chaque stylo avait sa couleur de cartouche assortie, le must à l’époque car trouver autre chose que des cartouches bleues standard était très compliqué !

Mais ça bavait, coulait, l’agrafe cassait très vite et ils ne tenaient pas très bien en main avec leur forme ronde et le plastique très lisse.

Bonjour,

Je suis certain d’avoir passé les épreuves du certificat d’étude primaire à la fin des années 70 avec un Stypen (buvard obligatoire!).
Curieusement pas de souvenir calamophile du bac ou du BEPC…
En revanche à la fac j’écrivais entre autre avec un Waterman torsade chromé que je possède toujours et qui est fonctionnel à 100%!
Bon dimanche.

lapislazuli a écrit : ↑04 juin 2023 08:40 Quelle idée de se lever à 7h un dimanche matin aussi

La raison en est une femme, et qui plus est, non la mienne : https://www.radiofrance.fr/personnes/corinne-schneider

J'ai dû commencer par des Stypen et autres Waterman en plastique coloré des années 80, mais le premier auquel je tenais m'avait été offert par mes soeurs pour mon entrée en 6ème. C'était un joli Waterman Goutte comme celui du haut sur la photo.
Il m'a été chouravé deux ou trois ans plus tard lors d'une récré... Le voleur, si je le rattrape un jour...

Tiens, il y avait deux modèles, un petit et un gros ?

Le gros c'est le modèle autrichien. Ne dit on pas "Gross Gut" là bas ?...à moins que ce ne soit l'inverse, en fait

Grand bien leur fasse !

lapislazuli a écrit : ↑04 juin 2023 08:40Mais ça bavait, coulait, l’agrafe cassait très vite et ils ne tenaient pas très bien en main avec leur forme ronde et le plastique très lisse.

Lapislazuli: je me souviens même avoir cassé moi même l'agrafe de mes Reynolds car je les trouvais affreusement moches et beaucoup plus pratiques ainsi amputés.
C'est drôle, je crois que malgré les différences générationnelles, on a à peu près tous la même expérience et le même rapport à l'objet et à l'écriture qui se résume clairement au plaisir tactile.
J'écrivais fort mal quand j'étais petite. Quelque part entre CE1 et CE2, je suis passée au stylo plume et mon écriture a radicalement changé. La plume et l'encre me convenaient beaucoup mieux et me permettait un tracé plus ferme, régulier et plus élégant. Je ne suis pas sûre de me rappeler de mon premier stylo plume, mais je sais que j'ai longtemps utilisé un Pelikan bleu et rose à deux extrémités, plume d'un côté, effaceur de l'autre (merveilleuse invention , qui m'a tant de fois sauvé la vie dans mes copies, image piquée sur Etsy)


J'ai ensuite oscillé entre Stypen et Reynolds, cédé à la folie des Creeks ( qui s'en souvient? ) et j'ai commencé à rechercher le vrai plaisir de certaines plume au collège à la suite d'un petit accident (mouvement malencontreux, Reynolds projeté au sol) pointe de la plume tordue que j'essaie aussitôt de redresser. Hérésie, certes, mais sur un stylo à moins de 5 euros, c'est à moitié pardonné. C'est là que le coup de pot monstrueux se produit, non seulement je réussi à le faire récrire mais le tracé est désormais d'une délicieuse épaisseur et douceur qui me convient bien plus qu'avant (un peu comme ce Pilot Custom LE acquis grâce à Topodoco et réparé par Matthieu Faivet (Mat67) sur vos précieux conseils). Au fil des stylos abîmés, perdus, j'ai toujours cherché à retrouver ce bonheur de plume. J'avais appris à reconnaître quelles plumes pourraient potentiellement convenir, celles qu'il fallait éviter à tout prix. Le coté pratique, rapide m'a éloigné un peu des plumes, mais je crois en avoir toujours eu une quelques part, que je ressortais avec plaisir sans toutefois arriver à l'intégrer à mon quotidien. Le stylo plume était réservé à l'écriture personnelle mais importante.
J'ai réalisé il y a peu que le stylo plume et l'écriture à la plume entretenaient un vrai rapport à l'état d'esprit dans lequel je me trouve. J'en ai racheté un il y a quelques années, un Lamy Safari et c'est celui qui a ravivé ma flamme. Les Frixion ont été utiles et privilégiés pour mon fichage intensif au cours des six dernières années, mais l'année dernière, toujours dans un état d'esprit bien particulier, je me suis de nouveau tournée vers les plumes et j'ai découvert le Twsbi, le piston, les encres en partie grâce à la papeterie parisienne l’Écritoire (raison pour laquelle vous me voyez fréquemment les citer).
La chose amusante c'est que c'est vraiment le stylo, la plume qui détermine mon écriture qui peut changer franchement d'un modèle à l'autre.

Theodora a écrit : ↑04 juin 2023 09:56
J'ai ensuite oscillé entre Stypen et Reynolds, cédé à la folie des Creeks ( qui s'en souvient? )

Ma maman n’a jamais voulu m’en acheter, ils étaient trop chers et « on se concentre sur le travail, pas sur le stylo ! »

Pour ce qui est de l’écriture qui change selon le stylo, je confirme !

lapislazuli a écrit : ↑04 juin 2023 10:13

Theodora a écrit : ↑04 juin 2023 09:56
J'ai ensuite oscillé entre Stypen et Reynolds, cédé à la folie des Creeks ( qui s'en souvient? )

Ma maman n’a jamais voulu m’en acheter, ils étaient trop chers et « on se concentre sur le travail, pas sur le stylo ! »

Mais c'est terrible. Certes, elle n'avait pas tort, mais tout de même: si je retrouve l'un des miens dans un état décent, promis, il est pour toi, tu auras ton Creeks

J'ai pour ma part commencé avec un Stypen rouge bariolé à la plume exécrable que l'on peut apercevoir sur le fil de FineNib. Je ne sais pas ce qu'il est devenu, il a sans doute fini à la poubelle étant donné sa piètre qualité !

J'ai ensuite expérimenté le Waterman chromé mat basique, que l'on voit également sur le fil de FineNib : un peu plus solide, mais pas encore merveilleux puisque le laiton est vite apparu sous le chrome. Il a assez vite cassé au niveau de la section également.

Puis mon frère qui aimait bien les Parker m'a offert un Parker 35, qui a été mon premier "beau" stylo : c'est cette vraie plume de bonne qualité qui m'a fait apprécier les stylos-plume !

Il a fini cassé aussi, mais Pollux m'avait aidé à refaire un modèle parfaitement identique à celui d'origine (merci encore Pollux !)

Au lycée, je me suis fait plaisir avec un Parker 180 milleraies : quelle plume innovante, et réversible !

Malheureusement, ce modèle est assez fragile au niveau de la fixation avec le corps, donc il a également fini cassé... J'ai retrouvé une section, qui m'a permis de reconstruire un modèle fonctionnel.

Pour finir, je suis passé au Parker 75 qui m'a servi de longues années : j'ai fini mes études avec et l'ai utilisé durant mes premières années de travail

La seule réparation dont celui-ci a bénéficié est le capuchon interne qui a été remplacé car le capuchon ne tenait plus. C'est un défaut connu des P75 tardifs, qui sont plus "cheap" que les originaux.

Le tout premier, c'était un Pelikano, le même que celui en photo mais bleu. Après, il y en a eu beaucoup d'autres, mais de mémoire, principalement Waterman & Sheaffer.