Papiers: Emetteur et destinataire, Lalo vergé VS Crown Mill

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Xavier
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Papiers: Emetteur et destinataire, Lalo vergé VS Crown Mill

Message par Xavier »

Introduction de ce sujet:
Nous abordons le plus souvent nos tests papiers, et notre rapport au papier que par le prisme de son comportement sous la plume: ressenti, puis réaction avec l'encre: absorption, etc...
Je trouve qu'on devrait parler plus souvent du ressenti "récolté" ou supposé du côté du destinataire, que de l'émetteur quand nous parlons de papier utilisé à but de correspondance.

(Pourquoi émetteur et pas "expéditeur"?
Parce qu'une lettre est une émission, plus qu'une expédition, la nuance n'a l'air de rien mais elle se développera dans ce post.)

Après avoir lu le dernieret très intéressant test comparatif des papiers Coton Lalo et Original Crown Mill par Jddegap, j'ai décidé de parler de quelque chose que je trouvais avant trop personnel et particulier pour en faire exposition ici, mais certaines recherches me mènent à présent à penser différemment.

Je viens de finir une lettre longue de 6 pages sur un papier vergé Lalo, alors qu'au quotidien je n'utilise presque que du vélin (type clairefontaine) pour sa glisse. J'aime quand ça glisse. Alors pourquoi du vergé? Pourquoi choisir ce papier dont la glisse n'a rien de comparable à celle du vélin?

Parce que j'ai remarqué que c'est presque un compliment en soi pour le destinataire: texturé, épais, ivoire, rigide, lourd, ces éléments montrent tout de suite quand on reçoit la lettre que ce courrier est particulier.

Parmi mes destinataires, il y a trop peu de gens sensibles au papier: ils écrivent sur du papier d'imprimante avec un stylo bic. Récemment je proposais à ma nièce de lui acheter un stylo roller pour qu'elle se fatigue moins qu'au stylo à bille pour ses prises de notes. (Oui je trouve que le roller est plus fluide que le bille). Elle m'a répondu "c'est quoi la différence entre un bille et un roller?" Elle a presque 20 ans. Je suis un ovni dans cette famille ma parole...
Donc lorsque j'écris à des amis ou à ma famille, je peux utiliser un papier vélin Crown Mill, ou du papier coton, ils ne capteront même pas que j'ai utilisé autre chose que du papier d'imprimante, pour certains...
Dommage, n'est ce pas?
Certes, écrire au stylo plume est un plaisir onaniste, je pourrais joyeusement écrire sur du vélin mais où serait le plaisir ressenti pour le destinataire (autre que le contenu de la lettre, car j'écris toujours pour une bonne raison)?

Donc voilà, je propose de comparer le vergé Lalo et le vergé Crown Mill de manière classique mais en rajoutant le prisme du ressenti destinataire:

Deux papiers très différents, l'air de rien: deux papiers ivoire, 100gm/m², vergés

Le Crown Mill Laid Paper:

C'est un ivoire et c'est aussi le plus blanc des deux. Très rugueux, ses vergeures horizontales sont très discrètes sous une lumière incidente. Les verticales se devinent un peu. A contre-jour, elles sont toutes flagrantes.
Les fibres de la pâte sont alignées de manière plutôt verticales.
Sous la plume: ça gratte bien. Idem recto et verso.
Les encres se comportent toutes bien (séchage rapide) , j'ai testé 2 Pelikan, une waterman, et une herbin
Un coup de tampon (encre trodat) sèche en 2 minutes.
Côté destinataire: Sous la main, ce papier est un assez rugeux, "rustre", rustique presque, et on ne voit pas de suite les vergeures. En le tournant, on sent une rigidité qualitative, et l'on entend un claquant du papier qui correspond à son épaisseur.
Le papier se marque assez vite de mini bosses si on le manipule.

Le papier Vergé Ivoire de Lalo: Clairement le plus visiblement vergé et le plus agréable selon mes critères:

Le plus ivoire des deux, il affiche beaucoup plus ses vergeures, même sous lumière incidente. Elles ne clignotent pas, certes, mais elles sont plus visibles que celles du Crown Mill, quasi insivibles de loin en lumière incidente. Sous la main, il est lisse, on sent les vergeures au recto si l'on y glisse les doigts.
Les fibres du papiers ne se voient pratiquement pas, je n'y distingue pas d'alignement à l'oeil nu.
Sous la plume, la glisse est meilleure qu'au Crown Mill, mais ca reste du vergé et du rugueux comparé à du vélin.
Le verso est différent: plus de rugosité, et vergures quasi invisibles en lumière incidente. On dirait du Crown Mill (plus lisse quand même!)
Les encres se comportent de manière identique au Crown Mill, tout est bon pour moi de ce côté là.
Le tampon y sèche aussi en deux minutes.

Côté destinataire: Sous la main, le papier est lisse, et on sent un relief des stries de vergeures agréable surtout au recto, le rendu global est presque glamour. Les vergures se voient un peu mieux déjà en lumière incidente. A contre-jour, évidemment elles sont flagrantes! A l'oreille, le craquement (claquement) du papier est identique.
Par contre le papier affiche moins les mini bosses de manipulation, le Lalo semble rester frais.

Ci joint une photo, cropée, permettant de deviner les fibres du papier du Crown Mill à gauche. La lumière utilisée est exprès rasante, issue d'une puissante LED blanche.

Bon samedi à vous, amoureux du stylo-plume!

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un jour je mettrai une signature
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jddegap
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Re: Papiers: Emetteur et destinataire, Lalo vergé VS Crown Mill

Message par jddegap »

Merci pour ce nouveau duel. :)
Je suis bien d'accord avec toi quand il s'agit de se représenter par avance la réception d'un beau papier par un correspondant esthète et sensible.
J'aime moi aussi imaginer comment mes beaux papiers seront accueillis et, jusqu'à présent, les réactions les plus notables me sont revenues quand j'ai utilisé la Carta di Amalfi distribuée par Montblanc (feuilles plus enveloppes) reçue en cadeaux de Noël.


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Il se trouve que j'ai sous la main deux blocs A5 des papiers dont tu nous fais la revue !

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Effectivement le relief des vergeures est plus marqué sur le Lalo que sur le Crown Miles, mais il faut se méfier de l'illusion d'optique que pourrait procurer la couleur bleue du Lalo par rapport à l'ivoire de l'OCM.
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:vieux:
J'ai beaucoup plus de facilité à écrire sur l'OCM, moins rèche, que sur le Lalo, y compris avec l'italique tranchante de l'Aurora Optima, mais je me dois de préciser que l'OCM est un achat récent quand le Lalo bleu m'a été offert il y a déjà quelques années et qu'il était peut être stocké depuis déjà longtemps chez mon donateur.
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Quand j'avais déjà comparé deux autres blocs de ces mêmes deux papiers ICI, Il y a un peu plus de quatre ans ;) , j'avais déjà préféré l'Original Crown Mill, que je trouvais également plus soyeux et plus luxueux.
Jérôme
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