Après tous ces tests et quelques lectures, je comprends un peu mieux l'action du papier lors de l'écriture. Enfin, je crois...
Comme il y a quelques fins connaisseurs du domaine sur le forum, j'ai bon espoir qu'il corrige toutes mes erreurs.
Le papier a une action capillaire qui va tirer l'encre du stylo grâce, notamment, à
la tension superficielle de l'encre.
La structure du papier va joué un rôle décisif dans le comportement de l'encre. Cette structure plus ou moins lisse est obtenue lors des étapes finales de fabrication du papier comme le calandrage, qui consiste à presser le papier entre des rouleaux, et/ou le couchage, qui va déposer des pigments qui vont contrôler l’absorption des encres.
Grâce au microscope électronique de mon domicile, je vais tenter d'illustrer les grandes familles de papier présentes dans cette discussion.
(Bon, ce sont des photos de copeaux et de planches de bois mais c'est assez explicite).
Les papiers pour imprimante :
La surface n'a pas besoin d'une grande cohésion puisque ce sont de micro-goutelettes d'encre qui doivent être projetées à la surface du papier.
Le problème avec nos stylo-plume dégoulinant d'encre, c'est que soit ça bave en surface soit ça traverse pour faire des tâches au verso.
Tout ces papiers sont totalement inutilisables avec des stylos généreux en encre comme c'est le cas avec la FA lors des phases de flex.
Les papiers vélins :
Plus destiné à l'écriture manuscrite, ils ont besoin d'être plus imperméable à l'encre d'un stylo.
La surface a donc été plus compressée ce qui réduit les aspérités, ajustant la capillarité pour empêcher l'encre de pénétrer trop profondément.
Ce sont mes papiers préférés, mais il faut bien choisir son papier car je soupçonne que certain traitement de calandrage poussé "vitrifie" la surface où il devient difficile de déposer l'important flux d'encre que génère le flex de la FA.
Les papiers couchés :
Le nec plus ultra de la gestion des encres liquides.
les différent pigments ont été collés sur le papier rendent la surface parfaitement lisse et y maintient l'encre déposée par le stylo.
Trop lisse à mon goût et d'une texture "poudreuse", je leur reproche de ne plus offrir assez de feedback qui m'est indispensable pour maîtriser le flex de la plume FA.
Exemple de calandrage maison :
J'ai voulu tester par moi-même le bien fondé de mes observations et de ma bonne compréhension des réaction du papier.
J'ai donc tenté d'améliorer un papier totalement perméable à l'encre, le Clairalfa 80g (au demeurant un excellent papier pour les impression courantes).
J'ai repasser très chaud une feuille sur le fond d'un plat en acier (un Couzon reçu en cadeaux de mariage) en appliquant la plus forte pression possible (sans rayer le plat, madame surveillait).
Le fait de chauffer fortement et de presser le papier amène cette brillance que l'on trouve sur les papiers vélin. Cette cuisson des fibres limite la perméabilité du papier et le rend plus rigide. C'est assez clair avec les papier très fins qui ont tout de même une excellente tenue au
bleed through (sans compter qu'ils doivent utiliser des fibres longues, plutôt que courte, pour mieux étanchéifier la surface de la feuille).
On peut voir ci-dessous que ce traitement thermique et cette pression sur le papier (celui de gauche) ont bien nettoyé la semelle de mon fer à repasser.
Surtout, sur la feuille de droite on observe le
bleed through (tâches d'encre qui se propage jusqu'au verso) assez important que j'avais identifié lors de mon
essai du Clairalfa.
Alors que sur la feuille de gauche, on peut constater que le calandrage maison a bien eu un effet limitant le traversement de l'encre. Ce qui n'est pas visible, c'est que cela a aussi amélioré la glisse de la feuille.
Pour ceux qui souhaite en savoir un peu plus sur la fabrication des feuilles, un petit passage par
Wikipédia et un film sur
YouTube.