Sommes-nous des collectionneurs ?

[Mael]

J'ai encore en tête cette soirée parisienne au restaurant où devant l'impresionnant étalage de nos stylos, le serveur demandait si nous étions des collectionneurs.
D'une seule voix, tout le monde a alors répondu "NON !".

Mais pourquoi ?

Libelle vient encore de se poser la question.

Où commence la collection ?
Un début de réponse pourrait être de se dire que tant qu'on trouve une utilisation simultanée de toutes ce plumes, alors ce n'en est pas une.
Une plume fine, une moyenne, trois couleurs, une pour les notes, une pour les belles lettres, ...
Allons, allons...

Même si je n'en suis pas (encore) à traquer toutes les versions d'un même modèle, je pense être en train de le devenir, collectionneur, avec ma trentaine de stylos.

Et vous ?

[jean-charles]

J'ai encore en tête cette soirée parisienne au restaurant où devant l'impresionnant étalage de nos stylos, le serveur demandait si nous étions des collectionneurs.
D'une seule voix, tout le monde a alors répondu "NON !".

Si vous avez répondu NON, alors que de nombreux stylo étaient sur la table, je serais curieux de savoir comment vous a décrit le serveur auprès de ses collègues

Jean-Charles

[libelle]

Pour moi, être collectionneur est indépendant du nombre de stylos que nous procédons, de leurs styles, de leurs plumes.

Tant que nous acquérons des stylos dont nous nous servons plus ou moins régulièrement, quelque uns simultanément, nous ne sommes pas des collectionneurs. « Juste » des gourmands, des insatiables, ....je ne trouve pas de bons mots.
Des objets actifs dans nos vies.

Le collectionneur est, toujours pour moi, celui ou celle qui acquière un stylo sans avoir l’intension de l’utiliser. L’objet pour l’objet, neuf si possible, neuf de stock, « Mint condition » au pire. Des stylos dont toutes les pièces sont d’origines.
La collection est ainsi des stylos exposés dans des écrins sans jamais être encrés.

Et, j’avoue commencer à collectionner …oh pas beaucoup mais quand même

Si vous avez répondu NON, alors que de nombreux stylo étaient sur la table, je serais curieux de savoir comment vous a décrit le serveur auprès de ses collègues
Jean-Charles

Des fous, des cinglés

[jva]

Si vous avez répondu NON, alors que de nombreux stylo étaient sur la table, je serais curieux de savoir comment vous a décrit le serveur auprès de ses collègues

Jean-Charles

Des amateurs ... juste des amateurs .

[libelle]

Finalement, je ne sais plus, je ne sais pas, ce que j’ai écrit précédemment est la distinction que je me fais d’un collectionneur d’un non-collectionneur depuis un petit moment. J’ai donc répondu rapidement.
Depuis, je réfléchi et franchement, c’est pas évident.

Le dictionnaire donne comme définition du collectionneur : Un collectionneur est un passionné qui réunit des objets correspondant à un thème. Nous en sommes donc tous

Nous nous définissons comme des « amateurs ».

L’un empêche, l’autre

Il y a deux semaines, j’ai posé une question à Jean suite à la présentation de l’un de ses somptueux stylos :

Pur curiosité que vous n’êtes pas obligé de satisfaire, des stylos neufs de stocks avec leurs marques de boutique intactes. Est-ce à dire que jamais vous ne les avez utilisés ni même essayés ?

Sa réponse fût :

Les neufs de stock ? Bien sûr que je ne les utilise pas...ils ne seraient plus "mint in box never inked" !!

Et, il me semble que Jean est un collectionneur et pas un petit
Lui nous dira, nous donnera ce qu’est pour lui la définition d’un collectionneur.

Quant nous présentons nos stylos, nous le faisons sous la rubrique « Nos collections », ouverte par vous Mael, avec quelques pages plus loin l’avis d’un pro sur la notion de collection :

Bonjour

Une collection ne se juge pas seulement à la qualité des stylos. Ce n'est pas parce que vous avez les plus beaux stylos que vous avez la plus belle collection.
Ce n'est pas non plus la quantité qui fait le collectionneur (contrairement à ce que certains peuvent penser la mienne est réduite aujourd'hui).
Pour moi une collection est avant tout une question de passion, de coup de coeur (personnellement j'adore les Patricians), il faut acheter ce que l'on aime. Sans regarder la plus value que l'on fera plus tard ou les histoires de mode et faire comme le voisin. Ce n'est pas parce que vous achetez un stylo bon marché que votre collection va être dévaluée à partir du moment où vous respectez votre choix, ainsi votre collection gardera tout son sens.

Bonne journée.

Là maintenant, je sais que je ne sais pas

[Deds]

Hélas mes amis, nous sommes TOUS des collectionneurs!
Pour le Larousse la définition du mot "collection" est la suivante: "Réunion d'objets choisis pour leur beauté, leur rareté, leur caractère curieux, leur valeur documentaire ou leur prix" (vient du latin colligere, recueillir).
Il semble que chacun des traits de cette définition corresponde à l'une ou l'autre de nos attitudes, même si nous (moi le premier d'ailleurs) mettons une fausse barbe en prétextant , la main sur le coeur (et l'encrier caché dans l'autre) que nous utilisons nos beaux stylos.
Ben oui, faut nous faire à cette idée: sur le plan de la sémantique, nous sommes tous des collectionneurs!
Mais, in fine, est-ce si important?.....

[jva]

Il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur.



Il y a le bon collectionneur (l'amateur) et le mauvais collectionneur (celui qui entasse pour satisfaire une pulsion névrotique et/ou peut-etre faire ultérieurement du commerce avec ses objets de collection) .

J'ai un membre de ma famille qui est un vrai collectionneur. Il a été un des premiers en France à collectionner les cartes postales. IL a fait des livres sur ma région d'origine avec des extraits de sa collection. Il en avait des mètres et des mètres dans sa maison. Il les connaissait toutes. Il les a utilisées. Puis il les a vendues aux archives départementales et s'est offert un voyage à Tahiti. Pas de mercantilisme dans tout cela. Une passion ; du temps passé ; la joie de la quête, et la satisfaction de la découverte.

Alors assumons notre statut de collectionneurs, amateurs de bonnes et belles choses.



PS Si quelqu'un a un Pelikan 100 à vendre .. je suis preneur. Et ce n'est pas pour assouvir une pulsion névrotique ... promis ...

[libelle]

Hélas mes amis, nous sommes TOUS des collectionneurs!
….
Ben oui, faut nous faire à cette idée: sur le plan de la sémantique, nous sommes tous des collectionneurs!
Mais, in fine, est-ce si important?.....

….Alors assumons notre statut de collectionneurs, amateurs de bonnes et belles choses.

Personnellement, cela ne me pose aucun problème de me dire collectionneuse.

Mais le débat ouvert par Mael est intéressant.

Certains d’entre nous ont un ou deux stylos, beaucoup sans doute quelques petites douzaines, d’autres un nombre inavouable.

Certains en ont beaucoup mais hétéroclites.

D’autres en ont moins mais avec un vrai thème : ébonite, de 1930 à 1940, argent godron , ….

Ou commence vraiment la collection ? C'est bien la question posée.

Par exemple : je ne considère pas que ma cinquantaine de stylos (plumes, rollers, billes, porte-mines) soit une collection. Par contre mes quatre argent godron, oui je pense que c’est déjà une collection (un début), et plus encore mes Man 100 (dont certains (2 ) n’ont jamais été encrés) et aussi ceux à forme Torpedo noir et or.

J'aurais donc des débuts de collections dans mon rassemblement d'instruments d'écriture

[Tumulus]

J'ai des dizaines (pardon centaines !) de stylos.
A ce titre, j'en suis un.
Je n'ai pas hésité à te vendre à bas prix (le juste prix, celui que j'ai payé !) un Pilot M90 (édition limitée, d'anniversaire et commémorant en plus un instrument mythique du point de vue technologique et du design, bref un must pour les collectionneurs) pour m'acheter un instrument français avec - quelle horreur ! - en plus une plume en acier, un nom de challenge et qui se prend pour un avion, le tout sans regret aucun.
A ce titre, je ne peux décemment être un collectionneur.
Alors ????

[Cedric_vs]

Si vous avez répondu NON, alors que de nombreux stylo étaient sur la table, je serais curieux de savoir comment vous a décrit le serveur auprès de ses collègues

Jean-Charles

Des amateurs ... juste des amateurs .

Voilà qui résume parfaitement ce que nous sommes, non ? Des amateurs. Au sens noble, bien entendu, et non à l'acception que nous prêtons couramment à ce mot. Des gens qui aiment.

[AD71]

Je ne me définis pas du tout comme une collectionneuse, par mes motivations lors de l'achat d'un stylo-plume. J'aime écrire, j'aime les belles pages manuscrites, Je rêve donc un compagnon qui révèle mon écriture tout en sensualité - ah ! plaisir de la plume courant sur le papier ! - agréable et sensuel aussi à ma main et à mes yeux, mais bing bling.
Mais je n'ai qu'une main droite et une vie. A quoi bon accumuler ? J'ai besoin d'un stylo pour écrire couramment en Asa Gao, d'un autre pour corriger en rouge, rose ou orange, d'un stylo de correspondance en Kiri Same et un petit stylo courant qui traîne sur mon bureau pour la vie quotidienne. Les stylos que je possède me comblent... pour l'instant.
Rêvant de pleins et de déliés, j'acquerrai sans doute un nouveau Crest pour faire retailler la plume en oblique ou flexible, faute de pouvoir acheter la plume seule.
Perfectionniste comme je suis, je découvrirai au hasard d'une boutique une autre plume sensuelle qui me tentera. Je la déclinerai peut-être en différentes tailles. J'ai beaucoup aimé par exemple le Pilot Falcon plume SF.
Mais dilemme : que ferai-je de mes Crest alors ? Déjà que les Targa dorment dans le tiroir... Je suis du genre fidèle.

Sans doute au bout de quelques années aurai-je acquis un certain nombre de stylos-plume, je possèderai parfois un même modèle en plusieurs habillages pour les encrer d'encres différentes... mais sans avoir eu jamais l'intention de collectionner.
Curieuse des Vintage, j'ai fait l'acquisition d'un modèle années 1940 qui dort dans mon étui à stylo : aucun plaisir à écrire avec. Achat inutile, stylo mort.

Pour résumer...
Sensualité de l'écriture, oui. Amour du bel objet qui me procure une telle volupté, oui.
Acheter des stylos dormant dans un tiroir et les aligner pour les contempler, non. C'est en cela que je ne me juge pas collectionneuse.

[JeanB]

Vaste sujet que celui de la collection...Un psy répondrait de manière scientifique à la chose.
Il y a autant de types de collectionneurs qu'il y a de stylos !
Sans que cette liste soit exhaustive, on peut évoquer:
- les "accumulateurs" (il s'agit de réunir la plus grande accumulation de stylos, y compris si l'on possède déjà 10 fois le même modèle). J'ai la faiblesse de penser que ceux-ci relèvent le plus des spécialistes sus-évoqués...
- les "systématiques": ils veulent tous les stylos jaunes, ou tous les modes de remplissage.
- les "spécialistes": ils ne collectionnent que les Waterman's produits entre 1918 et 1939, par exemple.
- les "amoureux": ils ne collectionnent que les stylos qui leur plaisent ou leur "parlent" (c'est un peu la catégorie décrite par André Mora)
- les "investisseurs": ils n'achètent que du Montblanc en série limitée, font monter les cotes et espèrent revendre en faisant une marge
- etc...
Pour ma part, mais cela n'engage que moi, le collectionneur est en tout état de cause un "grand malade", sinon pourquoi accumuler des stylos, alors qu'un bic suffit à s'exprimer par écrit ?
Je revendique d'appartenir à cette famille des "grands malades"...Plus sérieusement, et à part ce diagnostic médical, il se caractérise à mes yeux par une démarche historique et scientifique, dans la mesure où il ne se contente pas d'accumuler; il le fait selon une logique technique ou historique, voire artistique. Il se documente, s'intéresse à l'histoire des entreprises qui ont fabriqué des stylos, aux recettes marketing qui ont conduit au succés de tel ou tel modèle, et peut très bien ne pas "posséder" un stylo, alors qu'il est en mesure d'en parler de manière fiable. D'une certaine façon, c'est un pro. de son domaine, avec tout ce que ça comporte d'investissement, en temps, en documentation, en recherches, et ensuite seulement, en argent.
Sa collection évolue au gré de l'amélioration de son savoir.
Il peut expliquer pourquoi tel ou tel autre stylo manque à sa collection, pourquoi celu-ci est une pierre angulaire dans l'histoire de telle marque, en quoi ce modèle est Art Déco, etc...
Cette approche quasi scientifique ne l'empêche pas de se faire plaisir avec un stylo, juste parce qu'il lui plait !
Voilà ma définition du collectionneur. Elle suppose une passion, et dés lors un investissement (autre que financier)
What you think ?

[Mael]

- les "spécialistes": ils ne collectionnent que les Waterman's produits entre 1918 et 1939, par exemple.

Le vendeur MontBlanc de la Rue de la Paix raconte volontier qu'il a un client qui achète systématiquement tout nouveau modèle de la marque qui porte le numéro de série numéro 7.
Faut assumer, derrière !

Moi, je serais plutôt du genre collectionneur amoureux.
Par exemple, j'aime beaucoup le dernier Waterman que m'a vendu Damien, en ébonite. Il est vieux, a des traces de dents et je crois aussi des traces de pince dues à un démontage difficile, mais c'est ce qui fait son charme.
Je suis fier d'avoir réussi à lui remettre un sac et je me plais à imaginer ses précédents propriétaires.
Je n'ai pas de logique, si ce n'est que mes stylos doivent me plaire.

[AD71]

Passionnés, oui !
Passionnée je le suis bien que je ne me classe pas parmi les collectionneurs. On raille assez autour de moi mon amour des stylos, des encres, des papiers, alors que je pourrais écrire - économiquement, très mal et sans aucun plaisir - avec un Bic.
J'ai comme JeanB cet intérêt pour l'histoire des stylos que j'aime - que n'ai-je lu de Sheaffer ? - je regarde, j'essaie volontiers, mais je ne ressens pas toujours le besoin d'acheter, de posséder... outre mes coups de coeur.
Il en est de même pour la musique : un abonnemment à Deezer me permet d'écouter toute la musique que je souhaite découvrir. J'achète ensuite en CD mes coups de coeur.

[o1984]

Vaste sujet !
À partir de deux objets, on peut considérer qu’il y a collection.
En ce qui me concerne, je ne crois pas être collectionneur, pas envie de faire une série exhaustive de WoMan200 par exemple…
Pour moi, le stylo-plume est un «objet-actif», c’est en l’utilisant qu’il prend de l’importance; le plaisir d’avoir un beau stylo (beau pour moi - autrement dit pas nécessairement rare ni cher) va doper en quelque sorte l’envie d’écrire, le contenu de l’écriture… (mes «petits» CS remplissent parfaitement cette fonction).
Le risque c'est d'avoir trop de choix, ce qui pénaliserait l'effet précédent. ("le trop et le peu gâtent le jeu").
C’est par sa valeur d’usage qu’un stylo va prendre toute sa place sur mon bureau pas par sa valeur d’échange.
J’aurais par exemple beaucoup de mal à acheter un stylo vintage «mint» et «stické», partagé entre l’envie de m’en servir et rompre sa «virginité» mais je comprends que d’autres le fassent.

Je dirais donc plutôt amateur que collectionneur.

[AL+]

Bonjour, je m'appelle AL [Tous en choeur : "Bonjour AL"]
Collectionneur - accumulateur - sauveteur
Je suis un grand malade
Je ne peux pas m'empêcher de négocier pour quelques euros les pauvres carcasses de stylos que je trouve sur les brocantes afin d'essayer de les retaper un minimum afin de leur donner une seconde vie.

[petitdauphinzele]

Ah tu négocies les carcasses ! J'en ai un stock pas possible !

Et je commence à vraiment collectionner .... mais en amateur.

[AL+]

les carcasses ! J'en ai un stock pas possible !

Je saurai à qui m'adresser la prochaine fois qu'il me manque une pièce alors !

[bebe]

les carcasses ! J'en ai un stock pas possible !

Vous n'avez pas un capuchon de Sheaffer Targa en laque Thuya ?

[Wathan]

Je sais pas si je suis collectionneur mais je me suis donné une liste de 11+1 stylos a acquérir pour avoir une vision des Pelikan...je sens que je vais tomber du coté obscur de la force