J'ai réalisé il y a peu que lorsque
je me pose pour écrire une lettre manuscrite à quelqu'un, mon état d'esprit est très différent de quand j'écris un mail, un courrier dactylographié ou un message sur ce forum.
Tout d'abord il faut que je sois chez moi. Au boulot, il manque toujours un truc, un buvard, une enveloppe, le timbre que je voulais utiliser, l'encre que je voulais rajouter dans ce stylo quand il serait vide (sinon c'est gâcher de l'encre), le papier dont j'ai envie (mais je ne sais pas duquel il s'agit jusqu'à ce que je me pose pour écrire)...
En d'autres termes, me mettre à ma correspondance me demande de me poser. Ca fait partie du charme de l'exercice, je crois.
Une autre différence notable est que mon récit manuscrit est beaucoup plus spontané, beaucoup moins construit ; en effet, la possibilité de relecture/correction/remise en forme/réordonnancement des paragraphes est beaucoup plus réduite (en tout cas d'une façon qui ne soit pas trop agressive pour le correspondant). Conclusion : il faut fortement éviter d'écrire le soir après une journée de travail.
Mais l'autre côté de cette médaille est que mon écriture manuscrite a un côté plus nature, plus intime, plus "authentique" : mon écrit jaillit sans subir de correction, ce qui me donne un peu la saveur des nuits, où, étudiante, je refaisais le monde avec des potes... Vers 1 ou 2h du matin, la fatigue aidant probablement, il nous devenait possible d'aborder des sujets avec une sincérité que nous n'aurions pas pu mobiliser en plein soleil et plein contrôle de nos capacités cognitives.
Alors vous aurez compris que je ne suis pas la plus méticuleuse dans mon écriture. J'essaie, par respect pour mon correspondant, de rester un peu propre, un peu lisible (je n'utiliserais plus la Manyo Sakura dans ma correspondance, promis !). Parfois je m'amuse à calligraphier mes majuscules, parfois je trouve que c'est une perte de temps qui entrave ce que je suis en train de raconter.
Je choisis rarement une encre ou un stylo spécifiquement pour correspondre. J'utilise ceux qui sont encrés. Je choisis le papier en fonction de mon humeur du moment et des stylos encrés (le NoNonsense n'aime pas le Traccia, la plume italique de mon Aurora a tendance à n'aimer que les papiers hyper-lisses, avec une exception notable pour le Lalo Toile Impériale).
Pour les enveloppes, le plus souvent ce sont celles dans lesquelles une feuille A4 se plie en 3. Mais si j'envoie un échantillon de papier ou qu'il y a beaucoup de feuilles (et/ou épaisses), je prends une enveloppe dans laquelles les feuilles sont juste pliées en 2. Si vous connaissez des enveloppes qui supportent une plume large / une calligraphie et qui soient légères, ça m'intéresse ! Des fois c'est l'enveloppe épaisse qui me fait dépasser la barre fatidique des 20g.
J'aime bien utiliser des timbres jolis ou rigolos... La Poste Française est sympa pour assouvir ce petit côté original. Tous les pays n'ont pas cette chance. (A ce propos, j'ai été abasourdie d'apprendre que dans certains pays, comme le Guatemala, il n'y a plus de poste du tout ! Ca m'a énormément choquée)