encres Callifolio

[Thomaparis]

J'ai finalement, dans ma recherche d'un rouge, croisé le chemin du Callifolio Aurora, et je le trouve magnifique : un beau rouge-marron d'une grande fluidité et agréable sous la plume. Et il est parfaitement accordé au corps en pernambouc du stylo pour lequel je l'ai choisi !
J'en ai profité pour essayer l'Inti sur lequel je lorgnais depuis bien longtemps : très belle couleur là encore, un marron clair à reflets dorés, très changeant dans la plume de mon M400, et qui souligne remarquablement les quelques bandes de brun-caramel clair qui le décorent.
Je ne peux malheureusement pas joindre d'image, n'ayant rien sous la main pour numériser des pages d'écriture...

A suivre pour l'essai du bleu Atlantique et de l'encre Cannelle commandés avec...

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Ah, l'Inti à la couleur de mandarine confite !

J'aime moins Cannelle, que je trouve trop légère, trop inconsistante.

Certaines de ces Callifolio ont une tenue sous la plume que j'aime beaucoup : elles sont aqueuses, mais ne s'étalent pas comme d'autres le font. J'ai dû l'écrire à propos de l'Inti, j'ai toujours l'impression avec elle d'un temps imperceptible durant lequel l'encre, un instant hésitante à la sortie de la plume, va prendre son cours, sa forme et sa couleurs définitifs sur le papier, trouver son équilibre. C'est une minuscule sensation très agréable, comme si le temps se suspendait durant une infime fraction de seconde, que je ne retrouve pas avec d'autres encres.

Jimmy

[Thomaparis]

C'est très vrai, comme toujours vous racontez si bien vos sensations...

Concernant l'Aurora, j'ai pensé en la découvrant aux amoureux de la Sailor rouge-marron, et il me semble (d'après les scans de la Sailor) qu'elle en constitue une alternative, quoiqu'elle soit moins dense (plus transparente) et semble-t-il un peu plus orangée.

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Si on doit pouvoir trouver des équivalents (ou presque) en couleur de la Sailor, celle-ci possède un soyeux particulier, une glisse que d'autres n'auront pas. J'ai longtemps été un grand fan des Sailor et de la rouge-brun en particulier.

Par contre, les Sailor, comme beaucoup d'autres, vieillissent mal si on les oublie dans les stylos, il va falloir un nettoyage pour que le stylo reparte. Avec l'Inti, par exemple, le stylo va redémarrer à la première sollicitation des mois après. J'ai dû le dire l'autre jour, la couleur de l'Inti vieillie en fût est très attrayante, elle tourne à un brun-doré de toute beauté.

Jimmy

[Thomaparis]

Franchement question douceur de glisse je trouve que cette encre est vraiment bien : la différence avec la Sailor bleu-noir n'est pas si marquée (bien moins qu'avec l'Herbin Poussière de lune qui pour sa part est très "sèche").

[bebe]

Mon fils (6 ans) m'a fait ajouter un peu de Cassis dans la Bordeaux qu'il trouvait trop rouge. Je retrouve bien sûr les qualités que JPEG décrit si bien. En plus les nuances me poussent à affiner le dosage, mais c'est déjà magnifique.

[Thomaparis]

Après une petite semaine d'utilisation, je n'ai rien à ajouter concernant l'Inti, très plaisante même si elle ne convient pas à tous les usages.
Concernant l'Aurora, je l'aime toujours autant, mais c'est une encre qui malgré sa fluidité coagule assez vite : après une minute la plume à l'air elle brunit un peu. Et elle laisse des dépôts épais sur les bords de la plume (alors que je l'avais nettoyée correctement après remplissage). Rien de cela n'altérant finalement le plaisir d'écrire avec !

[Noug]

Merci de toutes ces impressions colorées et nuancées. Après l'envie des stylos, vous donnez celle de collectionner les encres.
Il y en a tant et de si belles. Continuez, c'est bien aussi la tentation...

[libelle]

Je suis bien d’accord avec vous Noug, moi qui me croyait inféodée aux noires, sans les connaître toutes, me voici tentée d’essayer d’autres teintes, sans tomber dans l’extravagant » : les gris, les bruns. Merci à vous de m’ouvrir l’esprit.

Pour alimenter mon Visconti ambre, j'aimerais trouver une encre très claire qui fonce en écrivant. Du style invisible qui ne se révèle que lorsque que la plume trace les mots sur le papier
A votre connaissance, une telle encre existerait-elle?

[Thomaparis]

L'Inti peut donner cette impression mais elle reste assez pâle après séchage. L'Aurora est aussi rouge-orangée, assez transparente à la sortie de la plume puis très vite elle sèche en tournant vers un ton plus marron et plus dense. Elle n'est pas non plus très opaque dans le convertisseur, et sa teinte rouge-orangée pourrait s'accorder à la teinte ambrée de votre Visconti mais je ne sais pas si cela correspond à vos attentes. Avec l'épaisseur d'encre qu'il y aura dans le corps du stylo, je n'en connais pas qui puisse ne pas être opaque (même l'orange indien d'Herbin l'est). A moins peut-être d'écrire avec de l'encre ambrée, plus jaune qu'orangée, mais la lisibilité n'est pas alors au mieux. J'étais tenté par l'Ambre de Birmanie d'Herbin, mais les appréciations de dboulonnais sur cette teinte m'en ont détourné...

[Noug]

Je suis bien d’accord avec vous Noug, moi qui me croyait inféodée aux noires, sans les connaître toutes, me voici tentée d’essayer d’autres teintes, sans tomber dans l’extravagant » : les gris, les bruns. Merci à vous de m’ouvrir l’esprit.

Pour alimenter mon Visconti ambre, j'aimerais trouver une encre très claire qui fonce en écrivant. Du style invisible qui ne se révèle que lorsque que la plume trace les mots sur le papier
A votre connaissance, une telle encre existerait-elle?

Avec l'ambre, oserai-je vous conseiller un beau Gris de Payne, une Equinoxe ou une Olifants (le tout chez Styloplume.net, section encre voir les nuanciers assassins) ? Mais je suis fascinée par ces couleurs, ce n'est pas un bon critère...

[libelle]

Osez, osez Noug, j’ai tout à découvrir et ce gris Payne ferrait aisément partie des encres que j’aimerais essayer…encore une.

Ma problématique avec mon Visconti est que, à mon sens /mon goût, le remplissage du réservoir dénature la beauté original du stylo de couleur ambre translucide. Je ne l’ai que depuis peu, je l’ai encré en noir et le corps a perdu sa luminosité. Ne perdez pas votre temps : soit je m’habitue à cet aspect soit je trouve une encre miracle mais je ne me vois pas écrire en bouton d’or où autres jaune / orange.

L’Aurora dont vous parlé Thomaparis pourrait convenir, à voir.
Ou, essayer l’encre Iroshizuku Yu-Yake, l’encre à l’air très clair dans le flacon et le rendu visible.
Ou, avec le temps, je trouverai quelque chose qui me convienne tant pour le stylo que l’écriture

[Noug]

Je n'avais pas vraiment compris qu'il s'agissait de rester dans les tons du stylo. J'ai enfin saisi l'allusion à la transparence. Sans être trop clair, un sépia peut s'associer à l'ambre. Sinon le mélanger pour l'éclaircir et là en effet, il faut assumer d'écrire dans une encre moins courante que ce qu'on est habitué à rencontrer. J'ai encré le Tibaldi (vert moiré) acheté à Pascal avec une ancienne Callifolio vert olive. Elle est assez foncée et ça ne choque pas, tout en restant une encre peu commune.

[jva]

Pour ceux qui voudraient essayer la "JVA Red-Brown", je continue ma production personnelle et peux en donner volontiers (en main propre dans Paris c'est ce qu'il y a de mieux ; avec envoi c'est possible aussi et comme je suis avide de découvertes, un petit échange est toujours le bienvenu ).

Pour mémo, c'était là : http://forum.styloplume.net/viewtopic.php?f=22&t=1562

J'ai ajouté encore un peu d'orange. Le rouge est moins prononcé à l'écriture. Au séchage, l'étalage d'une goutte entière d'encre ne montre que peu de différence. A l'écriture à la plume B, le marron est prédominant pour les deux encres. A l'écriture à la plume F, la Sailor est toujours et encore ( ) plus orangé que ma modeste production. Et c'est ça que j'aime tellement dans cette encre ... Bouh !!

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Difficile d'imiter une encre comme celle-là : si on arrive à une approximation, il reste que la Sailor a des qualités particulières, un ombrage qui peut être très marqué et une lubrification hors du commun, qui lui donne sous la plume un côté soyeux difficilement égalable.

J'ai essayé il y a quelques années, à partir d'une dizaine de couleurs de base, en partant de zéro, de fabriquer des couleurs avec lesquelles j'aurais aimé écrire : une galère sans fin, du pinaillage qui n'en finit pas ! Bon courage, JVA !

Jimmy

[ville900]

Bonjour,
Avez-vous essayé, dans les tons très orangés, la sailor jentle Apricot qui a une très belle teinte ?
Je serais partant pour un échange : j'ai notamment une encre maison ferrogallique noire (pas fabriquée par moi) qui est très bien si vous voulez essayer une autre encre maison.

[Noug]

A l'inverse de Jimmy, c'est pour moi un vrai plaisir de créer des nuances d'encres c'est mon côté aquarelliste qui s'exprime probablement.
Pour Jean-Vincent: je me suis également penchée sur la nuance "red-brown", sans connaître l'encre d'origine dont vous nous avez parlé. J'aime beaucoup ce rouge profond, qui peut très bien passer dans un courrier car le côté criard du rouge des corrections de prof est absent de ces encres "sourdes".
Je n'habite pas Paris, mais à l'occasion, c'est avec plaisir que nous pourrions comparer nos deux résultats. J'ai également mélangé les substances pour obtenir un bleu-vert , un "orage"( le bien connu orage "eau des espoirs"), etc...et enfin dans ma folie calligraphique et "enlumineuse", j'ai réalisé de l'encre ferro-gallique en quantité, je peux tenir plus d'un siècle avec tout ça. Je ne conseille pas cette dernière dans un stylo plume de grande valeur mais je crois que le Safari de Lamy supporterait tous les essais. Je dois m'y pencher sérieusement.

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Noug : c'est un réel plaisir, mais pour moi un plaisir d'obsessionnel, il arrive un moment où il faut (pour moi toujours) y mettre une fin : ce n'est jamais assez ci, jamais assez ça, ça rend comme ci avec telle plume, comme ça avec telle autre ou sur tel papier. C'est un poil trop brun, on passe à trop rouge, on rajoute du magenta et on trouve ça trop rose... On travaille sur de toutes petites quantités, on rajoute trois gouttes de jaune, une de bleu outremer, deux de rouge. Ca évolue si légèrement de cette manière qu'il faut un long moment avant de juger. Créer de la couleur n'est pas très difficile, ce qui est quasi-inatteignable, ce sont les qualités des vraies bonnes encres : temps de séchage, lubrification (ni trop, ni trop peu), ombrage, etc... Certaines fois, on tient une belle couleur... qui va virer à la grisaille en quelques secondes sur le papier. D'autres fois c'est trop aqueux. Obtenir une encre qui ne sèche pas du tout dans la plume n'est pas non plus toujours aisé. Il est beaucoup plus facile de partir d'une encre existante et de la modifier légèrement.

Cela dit, comme pour un peintre qui fabrique lui-même ses couleurs, un gommiste qui travaille avec ses pigments, c'est un vrai bonheur pour qui parvient à des résultats à partir de composants de base. J'aimerais assez voir vos résultats.

Jimmy

[Noug]

J'ai bien ri, toutes mes excuses, vous décrivez bien le syndrome. Alors oui, à ce point là, il vaut mieux limiter les dégâts Sauf à prendre un plaisir pervers à se tourmenter ainsi, naturellement....(oui, oui, ça existe le masochisme du tourneur d'encre).

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J'ai une amie peintre qui fabrique elle-même, broie, lie ses couleurs à l'huile. De même un bon gommiste (photographe qui pratique ce procédé ancien parmi les plus connus à la gomme bichromatée) va-t-il obtenir ses propres couleurs en choisissant ses pigments, en les superposant...

Il y a tout près d'ici un petit musée de l'ocre (il existait autrefois des carrières d'ocre), c'est fascinant pour qui travaille la couleur. Je comprends que l'encre parle à l'aquarelliste...

Jimmy