www.stylo-plume.org

Je viens de faire l’acquisition d'un ST Dupont St Germain. En réceptionnant avec la plus grande satisfaction ce nouveau venu, je me suis quand même fait la réflexion que ce n'était pas le plus beau des stylos. Qu'il était même pataud !!! Mais je suis enchanté, comme d'habitude. Alors mon interrogation est la suivante : Quel est le facteur le plus déterminant qui me (nous) fait perdre la raison pour dégainer avec autant de joie ma (notre) carte bancaire ?
Je pense que c'est la plume ! Non pas sa qualité, mais sa beauté
Et vous ?

Moi sans aucune discussion possible c'est le vendeur !

C'est pour moi un ensemble : une bonne plume sur un stylo désagréable, ça n'est pas l'idéal. L'opposé est aussi vrai.

Par-delà les critères objectifs ou subjectifs, intrinsèquement liés au stylo-plume convoité, j'ai observé que chez moi, le "passage à l'acte" d'achat est aussi fréquemment lié à mon humeur du moment…
Un grand malade, je vous dis ! Mais je me soigne !

Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage

La forme, le matériau, la robe, la prise en main, tout cela fait partie de l'attraction, mais un stylo sans plume est un corps sans âme.

C'est un ensemble qui crée l'envie, mais le passage à l'acte est pour moi aussi le fruit des circonstances et de mon humeur du moment.

Si l'on parle de "critères"de choix, ils sont différents pour chacun en fonction de nos expériences : esthétique, sensations, ...

Mais si l'on parle de "passage à l'acte" (je reprends les termes de Caribou ) il y a alors autre chose derrière c'est sûr. Qu'il soit lié à l'humeur du moment est évident. De toute façon, pour les stylos comme pour le reste, c'est le désir qui compte, on va imaginer que l'objet convoité sera plus satisfaisant que le précédent et qu'il va nous combler, mais on se trompe. Il n'y a jamais de satisfaction accomplie, il y aura toujours un manque et donc un désir à venir ..

Tant mieux !

C'est malgré tout la plume qui fait tout : un Waterman Forum est somme toute assez banale, avec une plume or Waterman 3Bn c'est un tout autre stylo, un régal !!

C'est beau, ça glisse bien, c'est fiable, durable... Ça marche bien avec une encre particulière, difficile de savoir, mais actuellement mon critère le plus important.

Passer à l'acte... Quand ce beau Pelikan m205 ou Parker 75 d'occasion est disponible à €51

grindsel a écrit : ↑23 févr. 2019 12:28[...]De toute façon, pour les stylos comme pour le reste, c'est le désir qui compte, on va imaginer que l'objet convoité sera plus satisfaisant que le précédent et qu'il va nous combler, mais on se trompe. Il n'y a jamais de satisfaction accomplie, il y aura toujours un manque et donc un désir à venir .. Tant mieux !

Voilà qui me fait songer à cette très belle chanson de Gabriel YACOUB :

l'espérance est une joie au loin
j'ai occupé ma vie avec des trois fois rien
j'ai redressé les torts, me suis mêlé de tout
j'ai donné mon avis à qui le voulait bien
pour une joie au loin

l'espérance est une joie au loin
je voulais tout avoir sans attendre demain
j'ai volé, j'ai pillé, j'ai donné ma chemise
à vouloir tous savoirs je n'en ai su aucun
pour une joie au loin

l'espérance est une joie au loin
j'ai marché les chemins des plus incertains
les taillis, les buissons, les sentiers essentiels
j'ai suivi des passages qui ne menaient à rien
pour une joie au loin

certains citent l'ancien constamment
la croix et la bannière pour vivre au présent
le paradis perdu, la légende dorée
les temps qui ont changé

pour ce qui bouge et pense dans ce monde vivant
la joie est devant

l'espérance est une joie au loin
je dirai à qui j'aime comme je les aime bien
j'aurai envie de rire, de renoncer à tout
de dire que l'amour est le plus grand des biens
pour une joie au loin

l'espérance est une joie au loin
j'ai caché la lumière de mes plus beaux matins
je l'ai gardée, jaloux, sans pouvoir partager
pour en faire un soleil roulé entre mes mains
pour une joie au loin

Désolé pour le [HS]

Voilà un superbe texte de chanson. Merci Caribou! et pour moi, il n'est pas hors-sujet.
La fantaisie! c'est ce qui me détermine dans une décision d'achat, en plus de l'humeur du moment et de celle de mes finances; je pense qu'il y a un bipolaire qui sommeille en chaque amateur de beaux objets, et la raison a peu à voir dans le déclenchement d'un achat; il m'arrive par ailleurs dans les périodes de basses pressions morales d'avoir brusquement envie de tout revendre, à vous aussi peut-être...
Pour revenir au Saint-Germain, que j'ai possédé en grand modèle (il existe en deux tailles), je trouve le terme "pataud" bien choisi, mais il l'est avec classe. Je le considère cependant comme le stylo le plus inconfortable jamais essayé sur le plan de la prise en main: les doigts sont exactement sur le gros pas de vis de la section, et dépasser une page d'écriture avec cette aberration ergonomique relève du supplice raffiné. Sans doute son concepteur avait-il des tendances sado-masochistes.
Certains ont probablement tourné cet inconvénient avec une position des doigts différente, et il est bien possible que le petit modèle soit nettement plus confortable.
Comme tous les Dupont, cela reste un beau stylo à forte personnalité et qui affiche beaucoup de sérieux dans sa réalisation.

Bertrand

Caribou a écrit : ↑23 févr. 2019 21:52Voilà qui me fait songer à cette très belle chanson de Gabriel YACOUB : (couic)

Gabriel !

L'un des plus grands chansonniers vivants, injustement méconnu ! J'en rajoute dans le détournement avec un autre texte :

c'est quand la nuit m'échappe et que je ne peux pas dormir
que mes désirs reviennent bien avant toi

quand je passe mes jours à oublier ces nuits
quand je t'appelle et que tu n'entends pas

alors je me souviens des choses les plus simples
les choses qu'on a dit ne jamais oublier

il faut marcher longtemps pour en finir de ces langueurs
il faut fermer les yeux partir ailleurs

et les saisons qui traînent entre paris et l'océan
un ennui qui grandit en symphonie

c'est quand la nuit m'échappe et que je ne peux pas dormir
et c'est quand tu es lasse bien avant moi

and then i think about the simple things we said
the things we promised never to forget

Pour rester dans le sujet, il y a aussi un paramètre qui joue souvent chez moi : la curiosité, le désir de tester ce stylo dont tout le monde parle, celui qui est loué pour sa perfection, ou sa réussite extraordinaire. L'idée n'étant même pas de jouir de la perfection, mais de comprendre ce que peut être la perfection en matière de stylo.

Heureusement, je ne cède pas à chacune de mes pulsions d’achat : j’achèterais chaque jour un nouveau stylo-plume. Mais il se trouve que, ergonomiquement, seuls les stylos de grande taille me conviennent, et donc ce sont malheureusement les plus onéreux ; Je ne m’autorise pas à sortir la carte bancaire sur un claquement de doigts.
J’ai à l’esprit une liste des stylos à m’offrir absolument, qui est en évolution permanente au gré des découvertes et des témoignages.
Pour figurer sur ma liste d’attente, le stylo devra également être doté d’un système de remplissage intégré et, critère ultime, je dois le trouver beau, quoi que cela puisse signifier : design, matériaux … On peut y trouver : MB Hemingway, MB 149 or rouge, Pelikan M1005 Stresemann, Conid Kingsize plume Titane, Aurora 88, …
Certains stylos figurent depuis longtemps maintenant sur cette liste, marque d’un désir bien réel au-delà de la passade : je les aurais un jour !
Le passage à l’acte me surprend toujours par son aspect impulsif. Je dirais qu’il s’agit de m’accorder enfin la récompense à ma longue patience. Bientôt, une nouvelle attente reprend pour le stylo qui vient se placer, à son tour, en tête de ma liste d’acquisition.

Flutos a écrit : ↑04 mars 2019 11:15[...]La fantaisie! c'est ce qui me détermine dans une décision d'achat[...]

N'est-ce pas KIERKEGAARD qui déclarait que : « L’instant de la décision est une folie » ?

“Le goût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d’une façon toute désintéressée. On appelle beau l’objet de cette satisfaction”

E. Kant

Certes les philosophes ont émis des avis fort intelligents sur le sujet. Après tout c'est leur métier.
Il apparaît malgré tout qu'une grande part de la séduction qu'opère sur nous une personne, un lieu, une oeuvre d'art ou un objet d'artisanat ou d'industrie demeure incommunicable, car puissamment individuelle.
Comme disait Montaigne de La Boétie : "parce que c'était moi, parce que c'était lui".
Cela se produit de temps en temps avec un stylo, et quand ce sentiment de plénitude que nous procure l'acquisition de l'objet convoité perdure, on peut dire avec Keats : " A thing of beauty is a joy for ever"

Flutos a écrit : ↑05 mars 2019 05:56(...)
Il apparaît malgré tout qu'une grande part de la séduction qu'opère sur nous une personne, un lieu, une oeuvre d'art ou un objet d'artisanat ou d'industrie demeure incommunicable, car puissamment individuelle. (...)

Oui, je le pense aussi. Mais ce n'est pas incommunicable, même si la part la plus importante est inconsciente..C'est d'ailleurs très intéressant de chercher à savoir pourquoi nous sommes séduits par telle personne, telle œuvre d'art, ou tel objet. Les associations peuvent être complexes...

"Chercher à comprendre..."
Dans l'armée on disait "c'est commencer à désobéir".
Ici, on peut dire que ça risque fort de casser le charme et la magie...

silverado a écrit : ↑05 mars 2019 08:05 "Chercher à comprendre..."
Dans l'armée on disait "c'est commencer à désobéir".
Ici, on peut dire que ça risque fort de casser le charme et la magie...

Je ne crois pas, car chercher en soi le pourquoi l'on est séduit ne dit rien de la façon dont l'objet s'y prend (sans le vouloir la plupart du temps) pour nous séduire. Chacun a sa partition. Et si l'objet est un stylo, alors là il est totalement ...innocent

(Quant à la citation militaire, elle correspond bien à ce que je pense de cette institution

grindsel a écrit : ↑05 mars 2019 13:53[...]Quant à la citation militaire, elle correspond bien à ce que je pense de cette institution[/i]

Soldat Grindsel, silence dans les rangs !