Page 2 sur 3

Re: La France et les plumes

Posté : 10 févr. 2017 18:12
par Fdelbano
Pollux a écrit :
Omaslover a écrit : J'ai grandi en France ou nous utilisions tous des stylos plumes (Waterman majoritairement), et l'effaceur dans la trousse qui etait de rigueur ...
C'était à quelle époque ? ... parce que moi, j'ai grandi en France où nous utilisions des porte-plumes (Sergent Major majoritairement), avec un encrier que le Maître d'école remplissait d'encre violette...
...
...
...
des stylos-plume... non mais je vous jure ... tout fout le camp ... :mrgreen:

T'as pas connu les Stypen, après ?

Re: La France et les plumes

Posté : 11 févr. 2017 11:25
par Barcor
Chez mes élèves de lycée beaucoup de stylos billes ou feutres de différentes couleurs. Quelques Lamy, Waterman et Parker de supermarché.
J'ai eu une élève avec un hémisphère qui s'est transformé en capless après ses 18 ans et un élève à eu un GvFC Tamitio à Noël.

Re: La France et les plumes

Posté : 11 févr. 2017 14:09
par BillHoony
Barcor a écrit :Chez mes élèves de lycée beaucoup de stylos billes ou feutres de différentes couleurs. Quelques Lamy, Waterman et Parker de supermarché.
J'ai eu une élève avec un hémisphère qui s'est transformé en capless après ses 18 ans et un élève à eu un GvFC Tamitio à Noël.
Ça, c'est ce que j'appelle le sens de l'observation.

Re: La France et les plumes

Posté : 11 févr. 2017 17:15
par Foscari
BillHoony a écrit :Ça, c'est ce que j'appelle le sens de l'observation.
J'ai tendance à penser que c'est un réflexe pour ainsi dire inconscient. En tant qu'amateur/collectionneur de stylos et de montres (encore que dans ce dernier cas, papa concevant des mouvements, c'est presque "génétique") la première chose que j'observe chez mes étudiant(e)s c'est leurs stylos (le cas échéant) et leurs montres. Bien entendu, je n'en tire aucun jugement de valeur ni même aucune conclusion particulière, mais je ne peux pas m'empêcher d'y prêter attention. Ce qui est amusant, c'est lorsqu'il y a réciprocité, ce qui arrive souvent. Dans la mesure où nous (je fais référence aux enseignant(e)s) sommes le centre de leurs regards, élèves comme étudiant(e)s ne peuvent faire autrement que nous scruter et que s'attacher au moindre détail, fût-il insignifiant. Dans mon cas, comme j'ai toujours un stylo à la main pour corriger/annoter le texte de mon cours ou encore pour les pointer afin de les interroger ou de les faire taire (je ne fais pas l'effort d'apprendre systématiquement leurs noms, j'en ai trop d'une promo à l'autre), à la longue ils les remarquent (j'en change souvent) et certains parfois cherchent à en savoir plus (il suffit d'une étoile blanche, d'une forme, d'une couleur, d'un mécanisme (safety ou capless) pour les intriguer). Et, après tout, si nous pouvons en convertir quelques-uns, cela n'est jamais perdu !

Re: La France et les plumes

Posté : 11 févr. 2017 20:50
par Mrs Hobie
Pareil, dès qu'un élève utilise un stylo-plume, je le remarque ;) (bon, d'accord, je n'ai que des petites classes, mais quand même ...)

Re: La France et les plumes

Posté : 11 févr. 2017 22:29
par Armand
manohan a écrit :
Pollux a écrit :C'était à quelle époque ? ... parce que moi, j'ai grandi en France où nous utilisions des porte-plumes (Sergent Major majoritairement), avec un encrier que le Maître d'école remplissait d'encre violette...
Non, tu es si vieux que cela ? Je n'aurais pas cru ! Je pensais que c'était plutôt Alain qui avait appris à écrire au porte-plume ! :mdr:
Moi je me souviens très bien
C'était porte plume, encrier incrusté dans le bureau, deux élèves côte à côte et pas toujours le meilleur copains
Le plumier dans Le cartable et 45 élèves dans la classe
La belle vie quoi :thumbsup:

Re: La France et les plumes

Posté : 11 févr. 2017 23:28
par Tarane
Et nous qui avons joué, nous sommes interrogé, avons vécu, avec un trou bizarre dans nos bureau.

Ce trou qui servait tour à tour à faire passer des stylos marionnettes, à se tenir fermement quand le sommeil gagnait, à faire disparaître en vitesse l'objet, probablement du délit, recherché activement sur les bureaux par la maîtresse courroucée...

Ce trou, comme arrivé là par hasard, malvenu, témoin d'un âge non pas oublié, mais jamais connu pour les jeunes élèves que nous étions. Ce trou, modèle discret d'inutilité, aura eu tellement d'importance dans mes souvenirs d'école. Il aura fait le lien entre l'école de mes parents et la mienne au cours d'une discussion à table. Il nous aura donné, à nos camarades et moi-même un avant goût du temps qui passe, bien plus que ces noms anonymes gravés dans le bois patiné.

Ce trou, représentant parfait de l'importance du négatif, du caractère flagrant de ce qui n'est pas.

Je l'aimais bien moi ce trou.

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 09:33
par Barcor
BillHoony a écrit : Ça, c'est ce que j'appelle le sens de l'observation.
J'ai la chance d'avoir de petits groupes (sauf en seconde) ce qui permet d'observer les élèves. Et puis un capless ou une GvFC dans les mains d'un élève ne passe pas inaperçu ;-)

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 09:37
par JFK
Bon, je crois que le camarade Pollux déforme un peu l'espace-temps... :angel: :diable:
Etant bien plus vieux que lui, si si :vieux: , j'ai connu les deux "systèmes": en primaire jusqu'à la fin des années 60 (re- :vieux: ) l'encrier en faïence incrusté dans le pupitre, la plume sergeant-major revêche et le cérémonial du remplissage par le maître en blouse grise.
Puis dès l'entrée en sixième, la découverte de ce miracle de technologie, le stylo-plume, les cartouches ... :shock: :happy: et le trou béant de l'encrier disparu fort bien décrit par Tarane...

JFK

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 09:43
par Lucky44
JFK a écrit :Bon, je crois que le camarade Pollux déforme un peu l'espace-temps... :angel: :diable:
Etant bien plus vieux que lui, si si :vieux: , j'ai connu les deux "systèmes": en primaire jusqu'à la fin des années 60 (re- :vieux: ) l'encrier en faïence incrusté dans le pupitre, la plume sergeant-major revêche et le cérémonial du remplissage par le maître en blouse grise.
Puis dès l'entrée en sixième, la découverte de ce miracle de technologie, le stylo-plume, les cartouches ... :shock: :happy: et le trou béant de l'encrier disparu fort bien décrit par Tarane...

JFK
+1
Et ne parlons pas des taches avec la sergent major. :angel:

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 10:25
par Crockyx
JFK a écrit :Bon, je crois que le camarade Pollux déforme un peu l'espace-temps... :angel: :diable:
Etant bien plus vieux que lui, si si :vieux: , j'ai connu les deux "systèmes": en primaire jusqu'à la fin des années 60 (re- :vieux: ) l'encrier en faïence incrusté dans le pupitre, la plume sergeant-major revêche et le cérémonial du remplissage par le maître en blouse grise.
Puis dès l'entrée en sixième, la découverte de ce miracle de technologie, le stylo-plume, les cartouches ... :shock: :happy: et le trou béant de l'encrier disparu fort bien décrit par Tarane...

JFK
Merci pour les souvenirs que ces posts m'évoquent :P Lorsque j'étais en primaire, CM1 et CM2, l’instituteur désignait 2 élèves chaque jour pour remplir les encriers avec de l'encre violette, au moyen d'une bouteille du genre "Huile pimentée pour pizza" ! C'était un honneur d'être désigné !

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 10:45
par Pollux
Tarane a écrit :Et nous qui avons joué, nous sommes interrogé, avons vécu, avec un trou bizarre dans nos bureau.

Ce trou qui servait tour à tour à faire passer des stylos marionnettes, à se tenir fermement quand le sommeil gagnait, à faire disparaître en vitesse l'objet, probablement du délit, recherché activement sur les bureaux par la maîtresse courroucée...

Ce trou, comme arrivé là par hasard, malvenu, témoin d'un âge non pas oublié, mais jamais connu pour les jeunes élèves que nous étions. Ce trou, modèle discret d'inutilité, aura eu tellement d'importance dans mes souvenirs d'école. Il aura fait le lien entre l'école de mes parents et la mienne au cours d'une discussion à table. Il nous aura donné, à nos camarades et moi-même un avant goût du temps qui passe, bien plus que ces noms anonymes gravés dans le bois patiné.

Ce trou, représentant parfait de l'importance du négatif, du caractère flagrant de ce qui n'est pas.

Je l'aimais bien moi ce trou.

C'est bien dit ! :thumbsup:

Et à la fin de l'année scolaire, juste avant les vacances, on nettoyait les tables des graffitis et autres messages qu'on y avait inscrit.

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 11:22
par JFK
Crockyx a écrit :... remplir les encriers avec de l'encre violette, au moyen d'une bouteille du genre "Huile pimentée pour pizza" ! ...
Oui ! Exactement cela... :lol: :shock: :lol:

Re: La France et les plumes

Posté : 12 févr. 2017 11:50
par Alain146
Ce trou servait encore en Belgique dans les grandes écoles de Bruxelles en 1958 en tout cas ! Je m'en souviens parfaitement bien !

Re: La France et les plumes

Posté : 13 févr. 2017 10:40
par Noumaïos
Je suis aussi de la "génération Dorothée" et je me souviens avoir appris à écrire (à l'école primaire publique) avec un porte-mine sur une ardoise...puis stylo bille hélas. Ensuite au collège et Lycée (privé) ce fut stylo-plume obligatoire le stylo-bille étant interdit (tant mieux).

J'ai toujours été fasciné par l'écriture des mes grand-parents et arrière grand-parents.
Je me suis amusé à comparer les différentes écritures dans ma famille et force est de constater une chute brutale de qualité coïncidant avec l'abandon de la plume (la vraie, pas le stylo) dans l'éducation.
Mon arrière grand-père, élevé à la campagne et qui fut conducteur de locomotive écrivait magnifiquement comparé à ses descendants citadins, bardés de diplômes...

Je pense que pour bien écrire les cursives il faut les apprendre avec une vraie plume et un encrier, c'est la seule façon de bien comprendre les pleins et déliés, le ductus. Les stylo-plumes (à prix raisonnables) actuels ne sont pas assez souples pour cet apprentissage à mon humble avis. :surrender:

Re: La France et les plumes

Posté : 13 févr. 2017 11:17
par stylodor
Image

Re: La France et les plumes

Posté : 13 févr. 2017 11:22
par noon
Intéressant de voir que l'instituteur a une écriture plutôt type Spencerian, alors que l'élève apprend une écriture ronde.
C'est mignon tout plein en tout cas.

Re: La France et les plumes

Posté : 13 févr. 2017 14:26
par Tarane
Noumaïos a écrit :[...]puis stylo bille hélas. Ensuite au collège et Lycée (privé) ce fut stylo-plume obligatoire le stylo-bille étant interdit (tant mieux).

Mon arrière grand-père, élevé à la campagne et qui fut conducteur de locomotive écrivait magnifiquement comparé à ses descendants citadins, bardés de diplômes...[...]

Je pense que pour bien écrire les cursives il faut les apprendre avec une vraie plume et un encrier, c'est la seule façon de bien comprendre les pleins et déliés, le ductus.
Moi je pense qu'en étant si péremptoire, on est certain de se tromper. Certes certains outils sont plus ou moins adaptés à certaines tâches, mais de là à les rendre prépondérants... Pour bien écrire les cursives, il faut que ce soit socialement valorisé dans l'entourage de l'enfant, et/ou qu'il y trouve un intérêt certain et/ou que ce soit enseigné de manière pertinente et régulière et/ou que l'enfant (ou l'adulte) exerce la compétence ainsi acquise fréquemment. Ensuite, si tous ces critères sont remplis, alors oui, le résultat peut être un peu meilleur, un peu plus rapide, avec un outil plus adapté.

La plus jeune de mes tantes, qui est probablement là seule de sa fratrie a avoir appris à écrire sans plume (et qui n'utilise que des "pointe bic" est celle de la famille qui a la plus belle écriture. Mon grand-père, ayant suivi le cursus scolaire de son époque longuement était indéchiffrable. Je pourrais essayer de remettre la main dessus, mais on peut trouver sur la toile des exemples d'artistes dessinant des dégradés au bic comme jamais je ne le pourrais avec le meilleur fusain.

Cela prouve une chose: les exemples personnels ne valent pas plus que ce qu'ils sont: des exceptions. Et pour comparer véritablement l'impact de l'outil employé sur la graphie il faudrait le faire dans deux systèmes égaux par ailleurs, et là bonne chance.

Re: La France et les plumes

Posté : 13 févr. 2017 16:42
par Mrs Hobie
Tarane a écrit : Mon grand-père, ayant suivi le cursus scolaire de son époque longuement était indéchiffrable.
Mon père, né en 1946, s'il était à l'école maintenant, serait sans doute diagnostiqué dysgraphique. Il a beau s'appliquer, il ne sort que des pattes de mouches illisibles. Il s'est fait une raison ...
C'est pourtant par ailleurs un bon bricoleur, y compris pour des tâches faisant appel à la motricité fine. Mais écrire ... :gneu:
(par conséquent l'outil informatique fut pour lui salvateur, il part en vacances en ayant imprimé les enveloppes des destinataires des cartes postales ... ma mère ayant une belle écriture, mais horreur d'écrire, visiblement ...)

Re: La France et les plumes

Posté : 13 févr. 2017 19:02
par Noumaïos
Tarane a écrit : Pour bien écrire les cursives, il faut que ce soit socialement valorisé dans l'entourage de l'enfant, et/ou qu'il y trouve un intérêt certain et/ou que ce soit enseigné de manière pertinente et régulière et/ou que l'enfant (ou l'adulte) exerce la compétence ainsi acquise fréquemment.
Cela va de soi. ;)
Et puis bien sûr, nous ne sommes pas tous égaux quel que soit le système d'apprentissage.

En ce qui concerne l'aspect "plume contre stylo-bille", juste quelques observations purement "mécaniques":

Pour tracer une ligne continue au stylo-bille cela nécessite une pression assez ferme de la main et des doigts alors qu'une plume traditionnelle (voire même le stylo-plume) se niche délicatement dans la main et demande de la légèreté et une coordination très différente.

De plus, les cursives sont nées des contraintes et des possibilités de la plume.
Avec un bic ou une craie l'enfant n'apprend pas la "respiration" interne de la lettre cursive, il se contente de dévider son trait comme un fil. La pression qu'il exerce en descendant sera la même en remontant.
Il est plus difficile d'obtenir une lettre qui parait "impeccable" à l'oeil lorsqu'on use d'un trait fin, régulier, tracé sous pression constante des doigts qu'avec une main légère, des courbes d'épaisseurs différentes et une pression seulement en descendant.
Les pleins obtenus avec la plume procurent rapidement une certaine gratification immédiate qui contribue à la motivation de l'apprenti écrivain (les joies du "flex" :msp_love : ), ce qui n'est pas négligeable.

Je pense qu'une fois maîtrisé la plume on peut passer au stylo-bille sans trop de dégâts, comme l'on fait mes grand-mères.

Stylodor, magnifique copie ! Pour ceux qui aiment découvrir comment écrivaient nos ancêtres la consultations des registres paroissiaux est riche en belles écritures...pas toujours lisibles !