

Décidément, ce papetier allemand Rössler, dont j'apprécie les divers papiers à lettres, ne s’embarrasse pas de constance dans sa production, il est même coutumier de disparités radicales, mais sans pour autant en faire état.
J'avais donc déjà présenté ce papier Bütten sur notre forum il y a exactement deux ans, avec d'ailleurs un édit relatif aux différences de qualité rencontrées par d'autres acquéreurs du bloc.
A l’époque, j’avais tenté de contacter l’entreprise, voulant savoir si elle utilisait plusieurs sites de production, et si l’un d’entre eux n’aurait pas pu omettre l’étape du couchage minéral lors de la fabrication des blocs incriminés …
Aucune réponse ne m’est parvenue !

Cette fois-ci, le changement est tellement radical que je préfère tout reprendre à zéro, et vous proposer une nouvelle revue de ce papier à lettres aux bords crénelés et à la surface martelée au rouleau de calandrage.
Le contexte de ce nouvel essai.
J'ai reçu tout récemment un courrier écrit au stylo-plume sur du Rössler Bütten 80 gr/m2 dans sa version ivoire, et j'ai tout de suite constaté des différences importantes avec ce que j'en connaissais :
- Une main nettement plus consistante, me faisant douter du grammage indiqué de 80 gr/m2,
- Un martelage de la surface beaucoup plus présent, y compris au verso, par rapport à ce que présentaient les anciens feuillets encore en ma possession.
Alors, concernant ce nouvel item qui me paraît encore plus intéressant, je me suis commandé immédiatement le bloc de feuilles en version blanche qui fait l'objet de cette nouvelle revue.

Mes constats.


En deux ans, rien n'a changé dans la présentation du bloc A4, y compris le numéro du code-barre et l'indication 80 gr/m2, et pourtant, hormis la couleur blanche par rapport à l’ivoire du papier de mon correspondant, je retrouve exactement cette même surface beaucoup plus structurée qu'auparavant et le grammage supérieur à celui indiqué.





Des SSS apposés avec la plume wet noodle d'un Waterman's 12 encré de 3 Oysters Hangangmul. Au dessous, l'image en miroir inversé du verso de la feuille fortement illuminée par la lampe du scanner.

Large plume italique acérée de l'Aurora Optima encré d'Herbin Terre de Feu.

Plume wet noodle du Waterman's 12 encré de 3 Oysters Hangangmul.

Plume fine du Waterman's Ligne 60 encré de Montblanc Midnight Blue.
Plume waverley du Sheaffer Balance encré de Röhrer & Klingner Alt-Goldgrün.

Plume retaillée en italique cursive du Visconti Homo-Sapiens encré d'Herbin Vert de Gris.

Fine plume flexible du Montblanc 142 encré de Pelikan 4001 Royal Blue.

Plume retaillée en italique cursive du Pelikan M1000 encré d'Herbin Vert Cactus.

Plume Stub de l'Aurora 88 Black Mamba encré d'Herbin Bleu des Profondeurs.
Outre cet essai mettant en œuvre des stylos-plume aux caractéristiques variées, y compris ceux aux débits les plus importants avec lesquels j'ai appliqué de forts appuis, j'ai aussi eu l'occasion de rédiger quelques correspondances sur ce bloc de Rössler Bütten nouvellement reçu qui me plaît décidément beaucoup, en dépit du kitsch de ses bords crénelés au massicot.
Résultat : que les plumes soient larges ou fines, faciles ou exigeantes envers le scripteur, ces feuillets se comportent parfaitement. Les tracés sont nets, la plume bien guidée, aucune faiblesse de type feathering, bleedthrought ou gosthing n’est constatée.
Contrairement aux feuilles d'il y a deux ans, celles de ce nouveau bloc ont un verso presque aussi agréable à utiliser que son recto, avec une surface où le martelage ressort bien mieux.

