Tumulus a écrit :Je m'interroge sur la validité réelle d'essayer un stylo ou une plume en magasin
C'est un témoignage intéressant : j'ai moi-même organisé des essais en magasins mais je pense qu'il faut être très "clean" dans la façon d'organiser ces tests. Voici ce que je fais et je suis bien preneur de conseils d'autres commerçants et clients pour améliorer, dans la mesure du possible, un telle pratique.
- pour moi, il me semble essentiel de garantir au client que sa plume n'a pas été essayée par x clients avant lui... Ou de le vendre comme "stylo-plume d'essais" avec une remise sur le prix...
- il me semble important de créer une gamme de plumes dédiées aux essais : il y a pourtant une limite à cela... ! Je me rappelle d'un client en magasin qui essaye les plumes 14k de la gamme Sapporo Sailor ; il en achète un et revient me voir pour changer la plume achetée au motif qu'elle était plus "dure" que celle essayée en magasin ; c'était en partie vrai car le modèle de présentation avait fait pratiquement une saison et avait été essayé par des mains plus ou moins fermes. Mais globalement, c'est à mon avis la seule solution viable surtout pour des modèles de plume haut de gamme comme la Cross Emperor qui se font très vite à l'écriture de la (les) personne(s) qui les utilisent, et testent un peu les limites de ces plumes...
- moi aussi j'ai pratiqué le test avec une plume que l'on trempe dans l'encre pour la nettoyer facilement mais effectivement cela n'est pas viable : le client voit bien que l'on rechigne à lui laisser tester véritablement cette plume. Tumulus, vous avez tout à fait raison de dire que l'on ne peut pas du tout évaluer la qualité de l'écoulement de l'encre avec un tel système. Encore que pour un client qui connaît une marque, Sailor par exemple, et qui souhaite acquérir un deuxième stylo-plume, pourquoi pas, mais pour tester une nouvelle marque, il faut l'essayer complètement. Le nettoyage complet est une opération minutieuse et longue mais qui laisse toujours quelques traces. Par contre, casser un boîte de cartouches, ce n'est rien pour un commerçant, c'est même un basique incontournable.
- j'essaye certaines plumes avant envoi au client final : exemple les Nakaya ; ils sont proposés systèmatiquement avec une cartouche chargée et après le voyage du Japon, la plume est toujours tâchée d'encre. Je pense que dans ce cas, le client ne peut pas s'offusquer d'avoir une plume contrôlée avant envoi. C'est complètement différent pour un stylo-plume à 50 euros, il doit être "propre" à l'arrivée.
- certaines plumes chez SAilor notamment sont parfois reçues avec des traces d'encres, signe qu'elles ont été essayées et contrôlées avant envoi. Petite anecdote : il faut savoir que Sailor est l'une des rares sociétés au monde à contrôler toutes ses plumes une à une, même les 14k qui équipent les Sapporo ; c'est à dire qu'une personne trempe la plume dans l'encre, la teste, l'essuie et la remonte dans sa boîte.
En final, je pense qu'il vaut mieux réserver une gamme pour les essais. Il ne me semble pas acceptable de vendre au prix neuf un conduit qui a été testé à de multiples reprises ; mieux vaut alors tremper la plume, même si cette méthode à ses limites évidentes.
Et vous (commerçants, clients) qu'en pensez-vous ?