Enfin, je vous propose de prendre connaissance de mon projet de retour pour Tomoegawa.
Je compte sur vous pour l'amender, surtout si vous considérez que votre point de vue y est insuffisamment respecté.
Fautes de sens ou coquilles vous attendent également.
J'attendrai encore quelques jours les contributions des membres du panel officiel qui n'ont pas encore pu être déposées ici.
Il me semble que 11 avis sur 17 nous sont parvenus à ce jour.
Pour mémoire :
o1984
Shimaree
darazs
Olorin
Neko1962
Psyann
149
JFK
tab
Cyrille81
Luminem
manohan
Nebula
Nickko
kontiki
coxynell
jddegap
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Cher Monsieur Katoh,
Le panel composé des testeurs, membres distingués du forum de calamophiles stylo-plume.org, ayant reçu leur part des échantillons que vous avez eu la gentillesse de me faire parvenir, a donné son avis circonstancié et illustré.
Vous pouvez consulter ce fil de discussion ici même.
J’avais préparé un vote dont je vous propose d’ignorer l’item « je ne sais pas », qui a manifestement été saisi en majorité par des membres du forum non testeurs.
Utilisateurs passionnés de stylos-plume et d’encres, le résultat est, à notre grande déconvenue, sans appel : nous préférions, à une écrasante majorité, l’ancienne version du papier Tomoe River 52 gr/m².
Voici dans le détail les différents éléments sur lesquels nous nous sommes accordés.
Viendra ici un topo à affiner en commun sur les plus, les moins, la notion d’impression jet d’encre et la relativité des différents usages : plumes fine ou très épaisses et généreuses s’accordant manifestement mieux aux spécification de la version 52N.
En voici un premier projet :
Le nouveau 52N est en régression pour :
-
L'apparition sur TR 52N de feathering totalement inexistant sur TR 52,
- Le shading extraordinaire de la version 52 propose un aspect très commun sur 52N,
- La netteté du trait est en régression,
- La glisse significative, issue de l’ancien couchage minéral, laisse place à un guidage plus lent, de type papier vélin,
- Les coloris sont moins vifs,
- Le sheening est très atténué, un regret pour qui apprécie ces irisations sur le pourtour des lettres.
- La « main » du papier, le ressenti à son toucher et à l’oreille a, pour nombre d’entre nous, perdu sont aspect magique, l’impression d’un feuille de soie.
Tout ceci semblant être la conséquence du choix de proposer un papier au mélange plus opaque et au taux d’absorption amélioré, destiné à contrer, supposons-nous, les aplats et les réflexions constatées avec de l’impression jet d’encre.
Le scripteur au stylo-plume considère pour sa part que son encre doit sécher à la surface sur un papier couché, pour conserver son éclat et, très important, retranscrire les qualités spécifiques de la plume employée.
Pour nuancer le propos, je précise qu’une minorité de testeurs ne retient pas ces points négatifs, en particulier, ai-je cru remarquer, ceux qui utilisent des stylos-plume au trait d’écriture relativement fin et aussi, à l’opposé, les adeptes des larges plumes et des forts débits. D’autres, constatant le phénomène de feathering et/ou de diminution de la netteté des traits en appliquant un fort grossissement pour l’observer, spécifient ne pas le remarquer en situation d’observation normale en n’en être pas dérangés.
Toujours est-il que l’une des caractéristiques de l'ancien modèle était la grande netteté de la bordure des lettres, désormais remplacée par une dentelure qui suffit à transmettre une impression brouillonne, qui n’est plus le trait pur des écrits sur 52. De quoi s'agit-il exactement si ce n'est pas du feathering, la diffusion anarchique et excentrée de l'encre en réseau capillaire ? Peut-être la conséquence d'une surface de papier qui n’a plus la planitude de l’ancienne version ? Vue en coupe à fort grossissement, la surface de 52 N est plus grossière que celle de l’ancienne version ; Est il est possible que l’encre épouse en périphérie du trait ces accidents de surface ?
Il est évident que l’appréciation dépend en premier lieu des personnalités, goûts et attentes propres à chacun d’entre nous.
Voici les points positifs que nous accordons au 52N :
- Pour ceux qui n'apprécient pas le sheening, ces liserés rouges de réflexion aux endroits de fort encrage, il est en nette réduction,
- Le ghosting également : au verso, on distingue moins les lignes écrites sur l’autre face.
Concernant l’autre usage de ce papier extrêmement fin, l’impression avec une imprimante domestique, les constats sont différents : avec 52N, le fait que le couchage soit moins présent laisse l'encre mieux pénétrer au lieu, comme sur l’ancienne version 52, de se répandre en surface, brouillant la lecture et générant des artéfacts colorés, bien visibles sur les photos en noir et blanc.
Même constat sur les aplats de couleurs, beaucoup plus esthétiques avec 52N, même si, là encore, les couleurs perdent en vivacité.
Voici un bref rappel de l’affaire du Tomoe river 52N, telle qu’elle s’est manifestée depuis notre point de vue, ici, dans l’espace francophone dédié au stylo-plume … A l’origine, nous fûmes alerté par ce blog australien [/…], inquiets de ses conclusions négatives, raison pour laquelle j’ai pris contact avec votre entreprise.
Ensuite, en attendant de pouvoir réaliser nos propres constats, nous avons vu monter sur internet une sorte d’inquiétude dans le petit monde des artisans qui fabriquent avec votre papier des carnets en mettant l’accent sur leur qualité de « fountain pen friendly », car justement ils utilisent votre Tomoe River renommé.
Voir l’exemple de Galen Leather, maroquinier turc, qui prenait le soin de préciser sur son site de vente en ligne que ces carnets étaient encore composés avec l’ancienne version, signe que la rumeur se propageait.
Votre entreprise possède sans doute ses propres statistiques sur la répartition d’usage que les acheteurs du Papier 52 grammes envisagent de faire : c’est-à-dire ceux qui comptent l’utiliser pour de l’impression et ceux qui privilégient l’écriture manuscrite. Pour notre part, nous ignorons évidemment si ces deux clientèles sont d'importance égale
Il me semble également qu’un aspect non négligeable est celui de la réputation ; Dans notre petit monde qui s’inquiète de la papeterie, Tomoe River, c’est le Graal du papier.
Par exemple, Colorverse, cette marque Sud-coréenne d’encres, ne propose absolument rien d’autre sur son site de vente en ligne que ses flacons d’encres, à l’exception d’un fort joli carnet blanc, dénommé Nebula, très luxueux, qui est composé de feuilles de l’ancienne version 52 g. Il est évident que cette marque a considéré que votre excellent papier était le meilleur vecteur pour démontrer la qualité de ses produits.
Ce que nous pouvons vous suggérer, c’est qu’il serait éventuellement judicieux de reprendre, sur vos nouvelles machines sur lesquelles nous espérons que vous disposez d’un large volant de réglages, les anciennes caractéristiques pour une version dédiée au stylo-plume, tout en laissant prospérer la 52N en lui attribuant l’étiquette « spécial impression ».