Pourquoi écrire au stylo plume ?
Si je prends la peine d’y réfléchir, il y a plusieurs arguments, dont l’addition se concrétise en passion, le mot n’est pas trop fort.
Je ne suis pas un collectionneur. Et pour l’essentiel, mes connaissances techniques sont toutes fraîches et remontent à mon inscription sur SPO en décembre dernier.
Mais cela fait quasiment 50 ans que j’utilise des stylos-plume de façon plus ou moins régulière, depuis la 6e me semble-t-il.
J’ignorais tout de ce riche univers et j’utilisais la plupart du temps le tout-venant scolaire, jusqu’au jour où ce Waterman
Torsade est entré en ma possession.
Ce préambule pour affirmer que c’est primordialement, et quel que soit le stylo, le fait même d’écrire à la plume qui m’a toujours été agréable, surtout en opposition avec les autres méthodes qui ne me procurent aucune sensation plaisante d’ordre kinesthésique.
Le Bic Orange ? Non ! Le clavier ? Pas mieux !
La satisfaction intellectuelle à rédiger, triturer, corriger, finaliser un texte sera corrompue si l’expression de cette pensée est contrariée par un inconfort physique.
Très vite perturbé par mon environnement, s’agissant d’écriture, cet aspect proprioceptif m’est essentiel.
Avec la calamophilie est ensuite arrivé le goût des bons et beaux outils, ceux qui, déjà choisi avec soin, car ils satisfont aux critères esthétiques, techniques, à la simple satisfaction d’un désir assumé – Ma montre Rolex à moi, c’est un
Meisterstück Montblanc – Ces beaux outils, disais-je, qui, loin d’être inanimés, puisqu'ils courent de feuilles en feuilles, vont évoluer, se patiner.
Le simple cérémonial consistant à dévisser lentement le capuchon pour le reposer soigneusement sur le haut de mon bureau suffit parfois à me placer « en condition » ; C’est pavlovien !
Et ensuite ?
Le glissement de la plume sur le papier judicieusement choisi …
La contemplation pensive de la petite fenêtre de visualisation du niveau de l’encre restant dans le corps du stylo…
Le constat, mélange d’analyse éclairée et d’amateurisme béat, de ce qu’une encre choisie rend quand on joue avec elle et les deux autres critères que sont le stylo-plume et la feuille de papier.
Oui, c’est une passion...