Épisode deux : passons aux choses sérieuses. Mais auparavant, je remarque avec plaisir votre sens de l’observation à tous, oui, je laisse traîner les rebus de l’administration fiscale, bien qu’à la différence de cette pauvre Cosette Thévenoud (mais pas de polémique !), si je suis par moment moi-aussi atteint de phobie administrative, je m’acquitte consciencieusement de mes obligations (sais pas pourquoi, mais ma femme rit…). Et c’est vrai aussi qu’étant de temps en temps bisontin, je pourrais venir frapper à la porte du petit musée, mais comme Madame (qui elle conduit) a toujours quelque chose à faire, je prends mon mal en patience… Mais j’y pense, très sérieusement même.
Revenons donc à l’objet du délit, MB Rouge et Noir, version « cheap » (je maintiens que la version ébonite est une escroquerie financière…), modèle noir (qui me plaisait beaucoup plus que la version corail, ne serait-ce qu’en vertu de sa cohérence, le noir et le rouge étant ici bel et bien présents), plume en or 14K rhodiée de taille F.
À titre personnel, j’ai été d’emblée séduit par l’élégance de l’objet, sa finition parfaite, et le charme tout particulier de l’agrafe-serpent en métal vieilli. Signalons pour le détail que sur ce modèle les yeux du reptile ne sont pas sertis, qu’il porte en dessous l’inscription « Made in Germany Metal » et que le numéro individuel est gravé sur sa queue. Par ailleurs, le capuchon est gravé ton sur ton de l’ancien logo Mont Blanc séparé par une montagne (rehaussé en blanc sur l’EL anniversaire de 2006).
Pour autant, admettons que l’objet peut dérouter à première vue. Rien à voir avec les autres productions Montblanc contemporaines, ce qui n’est pas forcément négatif, mais le décalage est tout de même notable, pour un stylo qui par conséquent peut s’avérer « clivant » (comme on dit aujourd’hui), bref, on aime ou on aime pas du tout.
C’est en effet un stylo qui apparaît à la fois très long et très fin. Pour la longueur, surtout accentuée par la finesse, elle n’est cependant que relative, puisqu’elle ne demeure que très légèrement inférieure à celle d’un 149 ou d’un 146, mais qu’elle est néanmoins bien supérieure à celle d’un Héritage 1912 fermé.
La finesse, elle, est indubitable, le diamètre étant à peu de chose près comparable à un Meisterstück bille classique (et peut-être d’un 144 mais n’en ayant pas, je ne peux l’affirmer).
Il en ressort ainsi une impression de fragilité, qui s’évanouit complétement une fois le stylo en main, celui-ci s’avérant tout sauf léger pour son gabarit (36 g, par comparaison un 146 = 31g)
PROCHAIN ÉPISODE : STYLO OUVERT ET IMPRESSIONS D'ÉCRITURE...