Munie de quelques échantillons Arlepo, j’ai procédé à mes essais, sans grande rigueur scientifique. A la Balzac, de façon a priori méthodique mais complètement approximative !
Au bout du compte, seules mes sensations priment et guident mon choix.
J’ai donc devant moi :
Diamine Crimson
Diamine Red Dragon
Diamine Monaco Red
De Atramentis Oriental Red
Private Reserve Fiesta Red
En application au pinceau, Crimson tient la route ; Red Dragon me plait tout de suite, un rouge profond mais avec du peps ; Monaco Red me fait dire « beurk, rouge tout sale » ; l’Oriental Red me met bien en peine d’avoir un avis tant il me parait terne et devant le Fiesta Red, je me dis « Mmoui, à peu près » !
Etape suivante : dans un stylo. Problème, je n’ai pas 5 stylos disponibles !
J’élimine donc de mes essais le Monaco Red et l’Oriental Red que je trouve moches moches moches.
Restent en lice : Red Dragon, mon chouchou qui a le droit d’intégrer mon Lamy Lx plume M ; Crimson qui hérite d’un Jinhao à la plume raide et sèche et Fiesta Red qui prend ce qui reste, un petit Muji joli comme tout mais avec une plume F.
L’égalité règne ...
Red Dragon, dans le Lamy à la plume réglo tient ses promesses.
Crimson et Fiesta Red, avec des plumes qui ne me conviennent pas, font ce qu’ils peuvent ...
Résultat des courses : Red Dragon est élu couleur ponceau de l’année !
La photo, comme on peut s’y attendre, rend bien peu compte des variantes entre ces rouges.
Red Dragon sort vraiment du lot, très présent, puissant. Les pétales du coquelicot sont encore irrigués de vie, mais songeant à leur fin inéluctable, ils ne sont pas inutilement pimpants.
Crimson et Fiesta Red, très similaires, sont plutôt passés à l’étape « coquelicot mort ». Contre toute attente, ce n’est pas ce ponceau là qui me plait !
Un peu étonnamment, et cela devrait faire plaisir à Monty, lorsqu’on regarde de près l’aplat de Red Dragon, on y décèle de microscopique éclats, tels une erratique poussière de mica. Ce ne sont en rien des paillettes, mais du coup je regrette de n’avoir pas pris un échantillon de Herbin Hématite pour comparer avec de vraies paillettes.
J’ai mis dans mon Sonnet la seule cartouche de Parket Red en ma possession, et ci-dessous, vous pouvez avoir une idée de l’écart de ton entre les deux rouges.
Le ponceau absolu n’existe que dans mes rêves, mais avec ce Red Dragon, au nom bien peu balzacien, je fais vivre un instant ce tableau de la Comédie humaine.
« J’ai fait quelques rangements chez moi, j’ai mis sur le velours ponceau de la belle table tout ce qu’il me fallait pour t’écrire en songeant à ma nouvelle position. »