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Sur fond d'une photo de Timothy O'Sullivan, un des grands photographes de l'ouest américain de la fin du XIXème siècle, deux anciens Waterman reçus cette semaine.

Pas d'essai cette fois, juste une présentation rapide. Il s'agit de deux stylos ordinaires et très courants qu'on trouve très facilement pour quelques sous. Le premier est un Waterman 32A de la fin des années 30 en celluloïd gris veiné de lignes rouges, attributs nickelés. La plume est une 2A légèrement flexible, un peu accrocheuse. Le clip n'est plus riveté, les années 30 avancent. Le modèle 32 sorti à peu près à la même époque que les 92 et 94 était un stylo économique. Celui-ci est presque comme neuf, n'a pas été restauré, l'empreinte est parfaite, les attributs n'ont pas bougé et le sac fonctionne bien. Joli, mais un peu moins de charme que les cousins.



Le second est une variante très courante du 52 qui a dû être un des modèles de stylos les plus fabriqués au monde. C'est un minuscule (on s'en rend mal compte sur les photos) 52 1/2 V en ébonite rouge ripple (rappelons que ce motif Ripple était déposé par Waterman). J'ai une affection particulière pour ces tous petits "ringtops" qu'on a souvent un peu tendance à dédaigner quand ils ont toujours beaucoup de charme. Ils sont minuscules fermés, très fins, ils deviennent d'une taille normale une fois le capuchon enfiché. Celui-ci est en parfait état, l'empreinte est impeccable. La plume semi-flexible est très douce. J'ai un autre 52 1/2 V en ébonite noire guillochée très joli également que j'avais photographié je crois dans un autre fil.



Voilà, deux petits stylos sans prétention qui n'ont rien de pièces exceptionnelles. Les deux sont bien entendu totalement utilisables.

C'est tout pour ce soir.

Jimmy

Bah ils sont bien sympas ces petits Waterman "sans prétention". Je m'étonne toujours de leur résistance au temps qui passe; je me demande si les stylos fabriqués aujourd'hui dureront aussi longtemps que leurs ainés.

Il en a survécu certainement assez peu par rapport à ce qui a été fabriqué, ceux qu'on voit ne sont la plupart du temps que ceux qui nous sont parvenus à peu près en bon état.

Les matériaux se sont améliorés, la fabrication aussi, il y a des chances que beaucoup de stylos d'aujourd'hui traversent bien les années. Il faut faire confiance à la statistique.

Avec un peu travail hier soir, j'ai fait de la plume trop accrocheuse du 32 quelque chose de très agréable sans la dénaturer.

J

"Avec un peu travail hier soir, j'ai fait de la plume trop accrocheuse du 32 quelque chose de très agréable sans la dénaturer." : MicroMesh ?

Oui, Micromesh. Si on ne fait pas très attention, on fait n'importe quoi de la plume. Là, elle n'était pas très agréable, elle accrochait d'une manière pas du tout plaisante. Je suis parvenu en prenant le temps de bien l'écouter et de bien la regarder à la loupe 10x à la rendre douce juste ce qu'il faut sans altérer son caractère, j'étais bien content parce que j'en fais un peu trop la plupart du temps. Elle est délicieuse à présent.

J

Ils sont magnifiques et la présentation de votre photo est superbement faite et soignée.

Y.

Ceux-là sont sympathiques mais très ordinaires, et beaucoup moins jolis que les autres pourtant également ordinaires que j'ai présentés ailleurs. Tout spécialement les 92 et 94, aux couleurs magnifiques et aux plumes qui donnent un avant-goût du paradis.

Jimmy

Les 92 et 94 sont en effet tout aussi beaux, mais je dois avouer que je trouve que la photo de fond fait vraiment ressortir ceux-ci.

Je trouve la mise en valeur, ici particulièrement belle.

Y

Bien plus beaux, surtout le 94, et avec de bien meilleures plumes !

Ce qui marche ici, ce sont les très bonnes photos d'O'Sullivan. Ce sont elles qui donnent la profondeur et le relief, accentués par la différence d'échelle et le rapport entre les gris et le rouge.

Je le rabâche tout le temps : j'aime pas photographier ces trucs-là, faut pas que ça traîne, je cherche un bouquin qui ait un lien, je pose sur une table devant la fenêtre, un bout de carton blanc en guise de réflecteur, post-traitement sommaire dans Lightroom puis Photoshop et zou, c'est torché en dix minutes. Alors que ça doit être plutôt rigolo à faire quand on prend tranquillement le temps. Et puis il faudrait un objectif macro pour varier les vues et entrer dans la matière. Un jour je prendrai le temps un jour je prendrai le temps un jour je prendrai le temps...

Mais une présentation sans photos, même si c'est le contenu qui est le plus intéressant, ça n'accroche pas. Il faut du visuel.

J

Un grand merci pour les conseils, le carton en réflecteur je n'y aurai pas pensé, mais j'avoue que la photographie ne fait pas partie de mes hobbies.

Mais je vais tenter de m'en inspirer quand j'aurai le courage de photographier les rares pièces de ma collection.

Y.

L'idéal serait de prendre le temps, de soigner la mise en scène (ou l'absence de mise en scène), de varier les éclairages et les lumières selon les ambiances désirées, de ne pas utiliser le flash des compacts, la lumière naturelle, appareil posé en utilisant le retardateur si on n'a pas de pied, offrant une bien meilleure qualité, de ne pas hésiter à recadrer... et de mettre à la bonne dimension pour poster afin que le lecteur ordinaire qui n'a pas un écran de 24" ou un écran panoramique n'ait pas à faire défiler latéralement. Tout ça est faisable très facilement sans aucun moyen particulier, personne ne fera de remarques si on n'a pas la qualité d'une photo publicitaire faite à la chambre 20x25. Se fabriquer une petite boîte à lumière serait bien, mais il faut déjà être un peu mordu.

"Les rares pièces de ma collection", ça sentirait pas un peu la modestie, des fois ? Allez-y, vous mettez l'eau à la bouche, bien trop peu de gens montrent et parlent de leurs stylos. Ou en parlent, s'ils ne se sentent pas de les photographier, c'est bien aussi, même bien mieux souvent.

Jimmy