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J’exerçais depuis quelques semaines l’impatience liée à l’acquisition d’un vintage d’origine transalpine. Sans y laisser un rein.

J’ai jeté mon dévolu sur une plume dont l’historique s’est transformée en enquête : un Ausonia…

Là où je me suis fais avoir, c’est que cela allait devenir ma première revue…

Avec le papier de l’imprimante en guise de support et le portabolo en guise d’appareil photo, je suis bien conscient de n’être correctement outillé pour la meilleure présentation. Et je ne vous parle pas de l’expérience tant dans le monde cala que dans la « revue ». A cela s'ajoute l’incompétence totale faire s’exprimer la souplesse d’une plume.

Voici donc une humble présentation, avec un regard inexpérimenté et des fois candide. N’hésitez pas à critiquer et compléter.

C’est « quoi » Ausonia ?
On lit cette marque comme « small brand » et pour cause…
Selon Letizia Jacopini, il s'agirait d'une marque déposée par la société des frères Dalia à Milan du début des années 1930 au début des années 1940, mais la marque a été réclamée en 1944 et enregistrée en 1945 par Carlo Giorgetti. L’origine de la société ou de la production n’est donc pas claire et jusqu’à ce que la marque soit utilisée, la production est également très variée et n’est pas imputable à un producteur connu.
Source

Vous devinerez donc vite que j’ai du mal à clairement identifier un modèle pour celui dont les photos suivent en fin de post.

Bon d’accord, mais c’est quoi cet inconnu ?
D’une longueur de 13.8cm fermé et 17cm capé on retrouve (à peu près) le gabarit d’un Century 3776. Ce qui selon des critères très personnels est une taille « normale »

En celluloïd noir et bleu marbré, le corps montre une transparence plus importante que le capuchon, permettant (face à la lumière) de définir la quantité d’encre disponible par le système à piston rotatif (joint liège).

La section se montre courte, forçant à une préhension « haute » si l’on désire s’éviter le contact du filetage de fermeture.

Le conduit, que je pense en ébonite est ma déception : je ne le pense pas d’origine. Et cela se ressent notamment au débit du stylo qui ne peux s’exprimer autant que la plume ne le pourrait.

La plume ?

Ahhh la plume…
Au premier regard : acier = moué. Mais non voyons !

Au contact avec le papier c’est autre chose. De taille (très) fine, elle ne glisse pas sur le papier, mais n’accroche pas non plus.
C’est un peu comme en voiture quand vous êtes surpris par le frein moteur de votre véhicule qui reste à vitesse constante dans une forte descente.
Appréciant les « savonnettes » cela me déroute un peu. Je pense que certaines mains plus expertes y trouveraient grand plaisir.

Je sais que beaucoup son attentif au « chant » à l’écriture. Ici c’est un chuchotement qui déroute un peu tant il est monocorde. Pas de « scritch-scratch », juste un « chuuuut » qui pousse au silence pour mieux regarder les mots défiler.

Quant à la souplesse et l’élasticité, c’est surprenant…et frustrant. Nul besoin de forcer la pression pour amener la plume à dépasser sa capacité d’encrage sans se montrer molle pour autant.

In fine

Un très beau stylo, qui souffre de son âge et de l’histoire qu’il a traversé. Une remise en état à mes yeux imparfaite et quelques incontinences associées à l’idée de ce qu’il a pu être en première jeunesse m'apportent quelques frustrations.

Mais cela lui donne aussi un petit air de « Io sono unico» qui ravira ses voisins dans une pochette qui se rempli doucement.

Pour les impatients qui n’ont pas tout lu si si, je vous vois
Quelques (rapides) images avec une anecdote que j’affectionne tant l’auteur, tel ce stylo, a pu être (est ?) incompris.






En vous remerciant pour votre lecture bienveillante.

Inconnu au bataillon, merci pour cette découverte.

Merci pour cette belle revue !

Pas d'inquiétude pour le format de la revue : chacun fait.comme il l'entend, et le tout est de donner une impression du modèle, pas de répondre à un standard de revue.

Voilà un modèle original en tout cas, et qui semble plutôt intéressant. Pour le remplacement du conduit, c'est peu probable : sur les vinyages, on changeait la plume suite à bdes accidents souvent, mais pas les conduits. Ce dernier a-t-il été bien nettoyé, en particulier, il n'est pas rare d'avoir un dépôt d'encre dans les canaux sur le dessus du conduit.

Sinon, il faut aussi tenir compte du fait que nos ancêtres écrivaient avec un peu de souplesse, mais n'utilisaient qu'environ 30% du flex. Il n'est donc pas rare d'avoir une perte d'alimentation au flex maxi, car le conduit n'y est pas adapté.

Hobiecat a écrit : ↑24 août 2019 15:41 Pas d'inquiétude pour le format de la revue : chacun fait.comme il l'entend, et le tout est de donner une impression du modèle, pas de répondre à un standard de revue.

Merci pour les encouragements


Quant au flex de la plume, par prudence et conscient du manque d'expérience, lors de mes gribouillis je ne l'ai pas poussée au max : il reste de la marge

J'ajouterai des photos du conduit lors du prochain nettoyage.

Merci pour la présentation d'une marque qui m'était totalement inconnue.

Ausonia fera donc bientôt son entrée dans l'index des essais de stylos.

Oliv' a écrit : ↑24 août 2019 16:44 Quant au flex de la plume, par prudence et conscient du manque d'expérience, lors de mes gribouillis je ne l'ai pas poussée au max : il reste de la marge

Justement, il ne faut jamais pousser au max. A un moment, ça plie et il est alors trop tard.

Belle revue, bien présentée, assez courte, avec des respirations, ça fait plaisir à lire !
( signé le Professeur )
Merci de m'avoir fait découvrir cette marque...

Merci, récit intéressant et divertissant, je n'avais jamais entendu parler d'eux non plus.

senzen a écrit : ↑24 août 2019 17:42 Merci, récit intéressant et divertissant, je n'avais jamais entendu parler d'eux non plus.

+1

Belle revue pour un stylo au joli motif de celluloïd. Je te souhaite beaucoup de plaisir avec !

Fabrice a écrit : ↑24 août 2019 17:12 Belle revue, bien présentée, assez courte, avec des respirations, ça fait plaisir à lire !
( signé le Professeur )
Merci de m'avoir fait découvrir cette marque...

Merci Prof
J'exerce une profession où la rédaction se doit d'être "claire, concise, précise".
(même si j'en souffre: cet exercice ne m'est pas aisé: j'aime écrire)



Également merci aux lecteurs. J'appréhendais sur la présentation d'un modèle qui ne soit pas d'une grande marque connue. Après tout, ça ressemble beaucoup à une start-up d'avant guerre récupérée juste après pour ensuite être oubliée. (et c'est bien dommage)

Oliv' a écrit : ↑24 août 2019 19:10J'appréhendais sur la présentation d'un modèle qui ne soit pas d'une grande marque connue.

Il ne faut surtout pas se limiter sur le sujet : tous les stylos ont droit de cité, des plus rares aux plus répandus, des plus proches aux plus exotiques et des plus artisanaux aux plus industriels.

Comme dit plus haut, l'intérêt est d'avoir les impressions de chacun, quels que soient les modèles. Il n'est pas interdit non plus d'ajouter des commentaires à une revue existante, on s'aperçoit souvent qu'il y a autant d'avis sur un modèle qu'il y a de gens qui l'essaient : ça permet à quelqu'un qui n'a pas accès au modèle de se forger une idée.

Après un démontage plus aisé qu'appréhendé le feeder et ce que je soupçonne être les suite d'un "raccourcissement" (?).
La profondeur du sillon

L'ensemble plume feeder est juste glissé dans le conduit. Pas de système à vis ou de détrompeur. Comme quoi la simplicité des fois...




Me reste à remonter le tout pour stockage. Ce qui, si j'ai bien appris mes leçons, va demander quelques ajustements en comparaison d'un stylo plus récent.

Merci pour cette revue intéressante Marque inconnue pour moi, mais il en est tant en Italie

Bonne chance avec le conduit. C’est aussi le plaksir du vintage.

Merci pour cette première revue et pour la découverte de cette marque. Je le trouve très joli, ce stylo, et j'aime bien le trait que donne la plume.
Son capuchon avec la forme de l'agrafe me fait penser au Parker Vector.

manohan a écrit : ↑25 août 2019 14:06 Son capuchon avec la forme de l'agrafe me fait penser au Parker Vector.

Bien vu ! (elle est bien massive d’ailleurs) Lors de mon enquête j'ai vu d'autres modèles dont les agrafes différaient. Par déduction j'en suis arrivé à penser que cette petite marque n'avait pas eu le temps d'afficher de "signature" par ce moyen.

Encore un mystère dans l'histoire de la marque (mais où sont Mulder et Scully ? )

Pour le conduit, ils étaient presque tous montés en force dans ces années : ils peuvent donc bouger lors des transports par exemple.

Il n'est pas toujours aisé de trouver le bon positionnement, trop haut sur la plume, elle sera sèche, et trop bas, elle déposera trop d'encre.Il faut parfois jouer un peu ! Cependant, sur beaucoup de vintages, plume et conduit sont un peu ovals et la plume a laissé son "encoche" côté talon, donc on retrouve assez vite son réglage.

Merci pour cette interessante présentation et pour la découverte d'un stylo qui m'est complètement inconnu !

Je crois avoir déjà lu la citation attribuée à Guitry dans un recueil de bons mots de Winston Churchill...

[HS]

Caribou a écrit : ↑25 août 2019 14:50 Je crois avoir déjà lu la citation attribuée à Guitry dans un recueil de bons mots de Winston Churchill...

A confirmer. Je peux me tromper. La cause serait que pour ma part Guitry à toujours été considéré comme un misogyne hors pair alors qu'il dissimulait sa grande timidité face au beau sexe derrière la répartie qu'on lui connait.

Pour Churchill j'en ai une sympa en réponse à un journaliste qui l’interrogeait sur son âge :
"Le secret de ma longévité ? Le sport. JAMAIS de sport !"

[/HS]

Suite au démontage du conduit et regard de la conception du bloc plume je me suis amusé à jouer avec l'ajustement plume/feeder.
En sortant un peu le feeder la plume perd certes un peu de son flex, mais le débit est plus régulier.

De toute façon, il suffit de lire mes gribouillis pour se rendre compte que j'ai la main légère et que je ne plie pas la plume.
Je confirme le plaisir à l'utilisation.