Comparatif de papiers fins pour écrire en couleur
Posté : 09 févr. 2019 16:50
Suite à mes tests avec le Layout Canson XL marker, grindsel m’a adressé quelques échantillons afin d’étendre le champ des comparaisons …
Les photos réalisées en lumière du jour avec calibration à la prise de vue, et non retouchées ensuite, se veulent réalistes.
Mais, partagées sur le web, elles ne peuvent pas vraiment refléter la perception directe, la « main » de la feuille, les sensations sous la plume, les rendus des tracés et des coloris en lumière ambiante à distance réaliste.
Les gros plans photographiques accentuent qualités et défauts, auxquels scripteur et lecteurs ne sont pas nécessairement sensibles.
Nous avons donc ici des papiers couchés :
- Tomoe River White 52 gr/m²
- Fabriano Tracia 60 gr/m² (sans doute)
Des papiers couchés de type Layout, destinés à recevoir des encres à alcool et favoriser l’évaporation de ce dernier :
- Cultura Layout Marker 70 gr/m²
- Layout Dalbe 75 gr/m²
- Canson XL Marker Layout 70 gr/m²
Des papiers non couchés
- Oxford vélin 80 gr/m²
- Clairefontaine E.L. 90 gr/m²
Tous ces papiers ont en commun d’être fins et plus ou moins blancs.
La question était pour moi de savoir s’ils sont raisonnablement éligibles par celui qui, passionné par ses encres aqueuses et colorées, souhaite obtenir un résultat digne de leurs coloris et aptitudes aux effets d’ombrage.
Le cas échéant, ces feuillets sont-ils compatibles avec un usage épistolaire ?
Je précise que ce sont de bons papiers, compatibles au stylo-plume, c’est-à-dire que l’encre y sèche relativement rapidement, mais ne traverse pas, que les plumes n’accrochent pas outre mesure.
Les différentes documentations indiquent que, pour l’impression, le papier sera souvent couché (coated) , c’est-à-dire des couches de « produits » destinés à l’obtention d’un résultat mat ou brillant avec lesquels les encres seront moins absorbées, les couleurs plus vives.
Le papier non couché est plus rugueux, l’encre est plus absorbée, plus terne ; On peut plus facilement écrire, « ce qui fait qu’il est utilisé pour le papier à lettre ».
Ce qui pose le problème : un papier plus agréable à utiliser, qui sera mieux perçu par le lecteur pour sa main et son apparence générale mais ne donnera qu’un piètre aperçu de la couleur de l’encre.
Les papiers layout sont donc des papiers couchés sur une seule face, destiné aux feutres à alcool. Ils n’absorbent pas du tout l’encre et les couleurs demeure vives, une fois l’alcool évaporé. Ça marche aussi pour l’encre aqueuse.
grinsel m’avait également adressé un papier 200 grammes destiné aux artistes, de marque Lana, qui m’a beaucoup rappelé le papier photo brillant pour imprimante jet d’encre ; l’encre des stylos-plume n’y sèche jamais complètement, c’est d’ailleurs pour cela qu’on a inventé les feutres à alcool qui permettent un séchage total après l’évaporation dudit alcool.
Les conditions de test correspondent à mes propres goûts : des plumes écrivant plutôt large et des encres fluides.
Sur mes montages, les lignes de gauche proviennent d’un Montblanc 149 avec Iroshizuku Tsuki-Yo et les lignes de droite d’un Pelikan M1000 avec Iroshizuku Shin-kai.
Dans l’ordre de l’illustration ci-dessus :
Tomoe River White 52 gr/m²
Je l’aime bien dans des carnets.
Quand j’écris sous une ampoule LED reproduisant la lumière du jour, je me régale à voir resplendir les couleurs de mes plus belles encres.
J’aime bien la sensation à l’écriture mais d’autres trouveront que cela manque de consistance, de retenue.
Quand on observe de près, il y a un lissage excessif de l’écriture, finalement un rendu un peu caricatural.
Le contact est vraiment fin, pas trop cassant, mais c’est un papier qui finalement ne donnera pas grande satisfaction au destinataire du courrier, sauf si lui aussi, veut constater les possibilités maximum d’une encre quant à son coloris et à son shading. En fait, c’est un papier pour nous autres, calamophiles.
Oxford vélin 80 gr/m²
Le banal papier à lettre Oxford vélin 80 grammes, que l’on trouve dans les grandes surfaces.
La plume glisse mais reste contrôlable, les couleurs sont un peu écrasées, le trait épaissi.
C’est peut-être le meilleur compromis entre rendu des couleurs, facilité à l'utilisation et toucher du papier.
Cultura Layout Marker 70 gr/m²
Plutôt plaisant à l’écriture, son contact est assez agréable mais les couleurs sont ternes.
Contrairement aux autres papiers layout, on peut écrire au verso mais avec un effet caricatural où l’encre s’étale.
Layout Dalbe 75 gr/m²
C’est un juste milieu pour la sensation à l’écriture : pas trop glissant.
Fougération assez marquée.
Les couleurs sont bien ternes pour un layout.
Canson XL Marker Layout 70 gr/m²
Trop lisse. Le toucher et totalement impersonnel, cassant.
Il est semi-translucide.
Les couleurs sont vives, mais avec un rendu un peu flou : Bon pour la couleur mais moins pour l’écriture.
Fabriano Tracia 60 gr/m² (je crois qu'il est "couché".)
manohan avait réalisé ICI, le 25/06/2016, un test manifestement très complet ; Je suis déçu qu’on ne puisse plus voir les photographies.
Mon opinion : il est étonnamment présent pour un papier fin : on a une bonne maîtrise du geste, plaisant à écriture, le contact est assez classieux.
En revanche le rendu est assez terne, les couleurs sont éteintes. Certainement bien pour écrire à l’encre noire.
Clairefontaine E.L. 90 gr/m²
J’ai l’impression qu’il est plutôt destiné aux dessinateurs.
On a une bonne maîtrise à l’écriture, qui est lente. Le papier est très joli : un contact précieux.
Le trait est affiné, les couleurs sont éteintes et les effets d’ombrage contrariés, sans nuances.
Lui aussi sera apte à l’encre noire.
Je disais donc que le papier Oxford est le meilleur compromis, mais il ne me procure aucun plaisir à son utilisation ; le compromis n’ayant rien à faire avec la passion !
En guise de conclusion et en forme de pirouette, je crois bien que, finalement, pour mes correspondances, je préfère utiliser des papiers vélin ou vergé hauts de gamme, qui sont absents de ce test, à la condition qu’ils soient blancs.
… Sauf lorsqu’il s’agit, précisément, de mettre l’accent sur la couleur spécifique d’une encre … Là, le Tomoe River est parfait.
Les photos réalisées en lumière du jour avec calibration à la prise de vue, et non retouchées ensuite, se veulent réalistes.
Mais, partagées sur le web, elles ne peuvent pas vraiment refléter la perception directe, la « main » de la feuille, les sensations sous la plume, les rendus des tracés et des coloris en lumière ambiante à distance réaliste.
Les gros plans photographiques accentuent qualités et défauts, auxquels scripteur et lecteurs ne sont pas nécessairement sensibles.
Nous avons donc ici des papiers couchés :
- Tomoe River White 52 gr/m²
- Fabriano Tracia 60 gr/m² (sans doute)
Des papiers couchés de type Layout, destinés à recevoir des encres à alcool et favoriser l’évaporation de ce dernier :
- Cultura Layout Marker 70 gr/m²
- Layout Dalbe 75 gr/m²
- Canson XL Marker Layout 70 gr/m²
Des papiers non couchés
- Oxford vélin 80 gr/m²
- Clairefontaine E.L. 90 gr/m²
Tous ces papiers ont en commun d’être fins et plus ou moins blancs.
La question était pour moi de savoir s’ils sont raisonnablement éligibles par celui qui, passionné par ses encres aqueuses et colorées, souhaite obtenir un résultat digne de leurs coloris et aptitudes aux effets d’ombrage.
Le cas échéant, ces feuillets sont-ils compatibles avec un usage épistolaire ?
Je précise que ce sont de bons papiers, compatibles au stylo-plume, c’est-à-dire que l’encre y sèche relativement rapidement, mais ne traverse pas, que les plumes n’accrochent pas outre mesure.
Les différentes documentations indiquent que, pour l’impression, le papier sera souvent couché (coated) , c’est-à-dire des couches de « produits » destinés à l’obtention d’un résultat mat ou brillant avec lesquels les encres seront moins absorbées, les couleurs plus vives.
Le papier non couché est plus rugueux, l’encre est plus absorbée, plus terne ; On peut plus facilement écrire, « ce qui fait qu’il est utilisé pour le papier à lettre ».
Ce qui pose le problème : un papier plus agréable à utiliser, qui sera mieux perçu par le lecteur pour sa main et son apparence générale mais ne donnera qu’un piètre aperçu de la couleur de l’encre.
Les papiers layout sont donc des papiers couchés sur une seule face, destiné aux feutres à alcool. Ils n’absorbent pas du tout l’encre et les couleurs demeure vives, une fois l’alcool évaporé. Ça marche aussi pour l’encre aqueuse.
grinsel m’avait également adressé un papier 200 grammes destiné aux artistes, de marque Lana, qui m’a beaucoup rappelé le papier photo brillant pour imprimante jet d’encre ; l’encre des stylos-plume n’y sèche jamais complètement, c’est d’ailleurs pour cela qu’on a inventé les feutres à alcool qui permettent un séchage total après l’évaporation dudit alcool.
Les conditions de test correspondent à mes propres goûts : des plumes écrivant plutôt large et des encres fluides.
Sur mes montages, les lignes de gauche proviennent d’un Montblanc 149 avec Iroshizuku Tsuki-Yo et les lignes de droite d’un Pelikan M1000 avec Iroshizuku Shin-kai.
Dans l’ordre de l’illustration ci-dessus :
Tomoe River White 52 gr/m²
Je l’aime bien dans des carnets.
Quand j’écris sous une ampoule LED reproduisant la lumière du jour, je me régale à voir resplendir les couleurs de mes plus belles encres.
J’aime bien la sensation à l’écriture mais d’autres trouveront que cela manque de consistance, de retenue.
Quand on observe de près, il y a un lissage excessif de l’écriture, finalement un rendu un peu caricatural.
Le contact est vraiment fin, pas trop cassant, mais c’est un papier qui finalement ne donnera pas grande satisfaction au destinataire du courrier, sauf si lui aussi, veut constater les possibilités maximum d’une encre quant à son coloris et à son shading. En fait, c’est un papier pour nous autres, calamophiles.
Oxford vélin 80 gr/m²
Le banal papier à lettre Oxford vélin 80 grammes, que l’on trouve dans les grandes surfaces.
La plume glisse mais reste contrôlable, les couleurs sont un peu écrasées, le trait épaissi.
C’est peut-être le meilleur compromis entre rendu des couleurs, facilité à l'utilisation et toucher du papier.
Cultura Layout Marker 70 gr/m²
Plutôt plaisant à l’écriture, son contact est assez agréable mais les couleurs sont ternes.
Contrairement aux autres papiers layout, on peut écrire au verso mais avec un effet caricatural où l’encre s’étale.
Layout Dalbe 75 gr/m²
C’est un juste milieu pour la sensation à l’écriture : pas trop glissant.
Fougération assez marquée.
Les couleurs sont bien ternes pour un layout.
Canson XL Marker Layout 70 gr/m²
Trop lisse. Le toucher et totalement impersonnel, cassant.
Il est semi-translucide.
Les couleurs sont vives, mais avec un rendu un peu flou : Bon pour la couleur mais moins pour l’écriture.
Fabriano Tracia 60 gr/m² (je crois qu'il est "couché".)
manohan avait réalisé ICI, le 25/06/2016, un test manifestement très complet ; Je suis déçu qu’on ne puisse plus voir les photographies.
Mon opinion : il est étonnamment présent pour un papier fin : on a une bonne maîtrise du geste, plaisant à écriture, le contact est assez classieux.
En revanche le rendu est assez terne, les couleurs sont éteintes. Certainement bien pour écrire à l’encre noire.
Clairefontaine E.L. 90 gr/m²
J’ai l’impression qu’il est plutôt destiné aux dessinateurs.
On a une bonne maîtrise à l’écriture, qui est lente. Le papier est très joli : un contact précieux.
Le trait est affiné, les couleurs sont éteintes et les effets d’ombrage contrariés, sans nuances.
Lui aussi sera apte à l’encre noire.
Je disais donc que le papier Oxford est le meilleur compromis, mais il ne me procure aucun plaisir à son utilisation ; le compromis n’ayant rien à faire avec la passion !
En guise de conclusion et en forme de pirouette, je crois bien que, finalement, pour mes correspondances, je préfère utiliser des papiers vélin ou vergé hauts de gamme, qui sont absents de ce test, à la condition qu’ils soient blancs.
… Sauf lorsqu’il s’agit, précisément, de mettre l’accent sur la couleur spécifique d’une encre … Là, le Tomoe River est parfait.
( Je confirme que le Traccia est bien du 60 g /m² )
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