Sur quelques plumes allemandes

Tout ce qui touche à la calligraphie et au dessin à l'aide d'encres. Ecriture d'un point de vue technique.
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Sur quelques plumes allemandes

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Ecrivant longuement le soir en ce moment, je pensais combien étaient agréables les vieux stylos et les plumes allemands. J'écris une bonne dizaine de pages par session, ces petits stylos légers ne fatiguent absolument pas la main. Ils sont de plus en plus ceux qui me touchent, qui m'excitent le plus, même s'ils ne sont certainement pas les plus séduisants, les américains offrant beaucoup plus de variété de ce côté. J'aime leur dessin austère parfois, leur côté sans prétention, juste des outils pratiques pour écrire, leur place dans l'histoire, avant, pendant et juste après la guerre.

Le plaisir d'un stylo est un ensemble de choses magnifié par une plume. Et de toutes les plumes que j'utilise, les anciennes allemandes sont de loin celles qui me donnent le plaisir le plus grand. J'ai quelques plumes américaines que j'aime beaucoup, Waterman ou Crocker dont je parle ailleurs, mais bien peu d'autres approchent la variété et la qualité de ces plumes allemandes de 1930 à 1950 à peu près. Et assurément, rien, absolument rien en plumes modernes, même si certaines sont bien plaisantes.

La variété : j'en ai peu, qui se répartissent entre sept ou huit Pelikan et un Montblanc, mais toutes sont différentes, toutes ont du caractère, des caractères très différents. La plume moyenne semi-flexible de mon préféré, le 100 noir de 1940, son bruit délicieux, sa légère accroche sur le papier. Un autre 100 de 1933 avec une plume B d'alors, équivalente à une M de maintenant, dont j'ai accru le débit trop chiche d'origine, plus raide, d'une incroyable douceur, mais sans la douceur aseptisée, sans vie des plumes actuelles les plus douces. La plume tout récemment acquise d'un 100N vert, celui-là même, bien mal photographié dans cet essai, au capuchon à bande striée, incisive et précise, fine et superbement flexible, au toucher délicat et cependant si facile, peut-être la plus belle de toutes. Celle de l'autre 100N gris, fine plus raide, légèrement flexible, parfaitement adaptée à un usage quotidien quand la main manque de légèreté. En passant, ces 100N robustes et légers d'après-guerre sont pour moi les meilleurs stylos de tous les jours. Ces deux-là ont coûté respectivement 150 et 80 euros. Qui dit mieux pour des stylos increvables aux plumes si agréables ? Une autre plume extraordinaire, l'oblique M d'un 400 de 1954, très juteuse comme doivent l'être ces obliques, flexible, douce et incroyablement moelleuse comme je n'en ai jamais rencontré, qui procure naturellement sans forcer une belle écriture élégante et pleine de déliés. Autre plume encore différente, une sensation toute autre, la fine très flexible en palladium, nette mais presque molle du Montblanc 134 en celluloid au toucher superbe essayé dans la rubrique Vintage.

Le bonheur de ces plumes sur le papier quand la main se fait la plus légère possible, sans écraser la plume, est quelque chose de difficile à faire partager. Je dois recevoir une nouvelle plume pour un autre 100N, je suis impatient comme un boisseau de puces, comme ils disent par ici.

Jimmy
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