Goncourt ou pas Goncourt, "
Niels" est un formidable roman ; j'en termine la lecture et ne puis m'empêcher, encore sous le coup de l'émotion, de remonter ce fil pour partager avec vous mon ressenti, forcément personnel.
Les commentaires qui suivent n'engagent donc que moi et sont formulés tels que les mots me viennent ; je n'ai aucune de prétention en matière de critique littéraire !
Enfin, j'imagine que lorsqu'on aime la plume, on aime l'écriture et que l'on ne peut être, dès lors, tout à fait insensible à la lecture ! J'espère ainsi que les modérateurs fermeront les yeux sur mon hors-sujet.
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Niels" est l'un des meilleurs bouquins, un des plus prenants, qui me soient tombés sous la main et les yeux ces derniers temps (
et je lis beaucoup) !
Félicitations sincères et chaleureuses à notre ami Alexis et encouragements nourris pour celles et ceux d'entre vous qui ne l'ont pas encore lu à le découvrir à leur tour !
L'intrigue ne manque pas d'interpeller, de bouleverser même parfois. Les énigmes se succèdent, se combinent, s'enchevêtrent. Les personnages se découvrent, complexes, inattendus.
Le récit se déroule en plusieurs temps et passe, c'est normal et heureux, d'une scène à une autre. C'est surprenant, parfois vertigineux, toujours haletant.
Le style adopté change aussi selon les contextes, le romanesque semblant le céder au scénario de cinéma, voire à la mise en scène de théâtre, et c'est normal et heureux aussi.
Mieux, c'est infiniment astucieux et fort justement à propos vis-à-vis du contenu et du rythme de la narration.
Alexis s'est parfaitement documenté ; cela se sent. Et ses descriptions invoquent avec le même impact les détails les plus factuels qu'elles génèrent la perception générale et envoûtante des ambiances.
Dès les premières lignes, jusqu'au moment de refermer son livre, les images se sont formées dans mon esprit et m'ont emporté dans les lieux, les espaces, les moments, les sentiments et les sensations où l’auteur souhaitait m'emmener.
Les plus beaux comme des plus dérangeants, ceux qui mettent mal à l'aise. Parfois parce qu'ils posent précisément les bonnes questions.
Né après les atrocités de la guerre, je n'en ai rien vécu personnellement, mais toujours la mémoire des miens qui n'en sont pas revenus n'a cessé de me hanter et de déchirer ma chair. Elle ne cessera sans doute jamais de le faire. Avec souvent cette lancinante question, définitivement sans réponse : "
Et moi, qu'aurais-je fait ?".
C'est aussi à cette question que le roman d'Alexis nous confronte, pour notre bien, pour ne pas oublier, pour que nous restions vigilants. Et pour tout cela, outre la joie de la lecture, je l'en remercie. Du fond du cœur.