Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

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Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

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Il est peu de stylos modernes dont l’envie m’ait accompagné et ne m’ait pas lâché au cours des années. Celui-ci en fait partie. C’est un Omas Arco Green HT (à parements argentés), un Paragon en celluloid à facettes tout droit sorti des années 30. J’ai toujours été grand amateur de ces stylos à facettes.

La genèse de ce modèle dont les premiers exemplaires datent de 1930 ou 1932 n’est pas bien claire, en particulier l’inspiration ou la filiation qui le lient au très beau et très classique Wahl Doric américain. L’Omas a très peu changé depuis cette époque. On le retrouve au fil du temps avec des variantes de clip, par exemple.

Le modèle à facettes moderne a été décliné en quatre tailles avec des appellations différentes. Tenons-nous en à la nomenclature la plus simple pour ne pas compliquer. Du plus gros au plus petit, nous voyons le Paragon, puis le Milord, le Dama et enfin le Princess. Le stylo a été relooké en 2005, date à laquelle il n’existe plus que dans les deux plus grandes tailles, nettement plus grandes que les modèles d’origine de même appellation. Quelques années auparavant, Omas, qui fabriquait jusque-là ses propres plumes, avait commencé à en sous-traiter la fabrication à Bock.

A côté des modéles en résine noire ou de couleur et des multiples éditions spéciales, les modèles classiques récents étaient également fabriqués en celluloid de différentes couleurs, avec attributs dorés ou argentés. Citons-les pour le bonheur de l’énumération et le plaisir d’imaginer les couleurs. Le bleu royal, peut-être le plus répandu et le plus connu avec l’Arco brun. Le gris perle. Le saft green, un très beau vert chaud qui rappelle une couleur de stylos des années 30. Le scarlet red, un rouge discret, encore une réminiscence d’une belle couleur « orientale » des années 30. Le saffron, couleur un peu étrange qui fait beaucoup parler. Il existe aussi une couleur « wild » toujours utilisée sur les modèles contemporains. Enfin les deux somptueux Arco, le brun, le seul qui continue sa carrière aujourd’hui, celui que tout le monde ou presque a eu envie d’avoir en mains un jour ou l’autre (non ? allez consulter d’urgence !), et le très subtil et discret Arco vert autrefois baptisé « Arctic green ». On peut voir ces différentes couleurs dans les essais de FPN par exemple.

Les Arco sont différents des autres celluloids : il s’agit de feuilles de celluloid laminées et travaillées ensuite, ce qui donne un aspect totalement différent des celluloids classiques.

Venons-en maintenant au stylo lui-même. Cet Arco vert à attributs argentés (HT en anglais) est un Paragon, c’est-à-dire un relativement gros stylo. Fabriqué avant 2005, il est léger, environ 21 grammes complet pour 14 cm fermé. L’Arco fait 2 ou 3 mm de moins en longueur que le Paragon classique. C’est un modèle à piston à réservoir de grande contenance. Le piston de ces Paragon pré-2005 n’est pas particulièrement doux au départ, mais il se rode avec le temps pour devenir ensuite très agréable. Le stylo comporte douze facettes qui jouent avec la lumière et donnent au stylo sa sensation si particulière en mains. On remarque immédiatement la très belle finition générale, en particulier l’alignement parfait une fois fermé des facettes du capuchon avec celles du corps.

Le capuchon est monté avec le très élégant clip à roulette similaire au modèle original et la belle et classique bande à motif de frise grecque entourée de deux autres fines bandes. Une différence qui saute aux yeux avec le Paragon et le Milord classiques est l’absence de la même bande sur le corps du stylo, rappelée sur ces modèles au-dessus des filets. Je m’en félicite en ce qui me concerne, tenant le stylo haut sur le corps, cette frise est glissante et gêne un peu la préhension sur le Paragon ordinaire. Cela rend également le stylo un peu plus discret.

La couleur et l’aspect du stylo sont assez extraordinaires. Le celluloid Arco vert ne ressemble à rien de connu. Le stylo est en même temps d’une subtilité et d’une profondeur de couleur remarquables, tout en restant d’une discrétion étonnante. Rien ne saute à l’œil. Essayons de décrire la couleur : un mélange de touches de verts froids transparents allant du vert léger au vert presque noir, auquels se mêlent de grandes plaques d’un gris argenté glacé iridescent, donnant un effet de miroir givré, le tout se fondant dans un noir intense, les feuilles de celluloid étant nettement visibles sur le corps du stylo. De la menthe qu’on aurait renversé sur de la glace, sur un lac gelé en hiver. L’ensemble figé dans le froid, incroyablement profond à l’œil, l’impression d’avoir entre les doigts un stylo de verre tellement la transparence et l’impression de profondeur sont intenses.

Les attributs argentés se marient parfaitement avec cette froideur et mettent en valeur le stylo. Il a existé avec des parements dorés, un peu moins bien assortis à mon goût.

Au toucher, on retrouve la sensualité du celluloid, bien que celui-ci ne soit pas un nitrate de cellulose à l’ancienne : un toucher un peu gras, onctueux, sensuel, très particulier à ce matériau. Le corps du Paragon en résine est déjà très doux, mais à l’aveugle, au toucher, on reconnaît immédiatement l’Arco sans la moindre hésitation.

La plume est la grande et élancée plume Bock habituelle, rhodiée ici, montée sur un feed en ébonite. J’ai commandé une F, en demandant une vraie F assez fine, en souhaitant un débit d’encre un peu plus important que la moyenne. Ce qu’a parfaitement fait John Mottishaw : la plume est très douce tout en restant incisive, juteuse comme je le voulais, sans plus. Elle a une légère souplesse qui la rend très vivante et parfaitement utilisable sans peine avec grand plaisir en usage quotidien en offrant une légère et très agréable variation de largeur du trait. Elle est un peu moins souple que la plume du Paragon classique que m’avait admirablement retaillée Mottishaw en italique, elle est en fait quasi-identique à celle de mon Milord moderne, lequel a malheureusement un bec dans le plâtre.

Voilà. Je pense avoir maintenant à peu près tout dit de cette petite merveille. Redire une dernière fois l’élégance absolue de ce stylo, sa classe et sa discrétion, la beauté du matériau et de la couleur, le plaisir délicieux qu’il procure quand on écrit avec lui. J’ai attendu longtemps de pouvoir me l’offrir, cela méritait chaque minute de l’attente. Je pense toujours à l’Arco brun, bien sûr, pour lui tenir compagnie. On sera là sur l’autre pente de la couleur, la chaleur, le feu.

Il reste des exemplaires, officiellemment NOS (new old stock) de quelques-uns de ces celluloids.

En espérant vous avoir intéressé et donné envie.

Jimmy
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du f

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Je viens d'ajouter quelques très rapides photos. Il aurait, comme toujours, fallu prendre le temps pour rendre la subtilité de la couleur, l'Arco est bien moins clinquant que sur ces photos. J'ai de plus de gros problèmes d'ordinateurs, il m'est impossible de joindre des fichiers en ce moment, je dois jongler entre machines.

1/ L'Arco green.
2/ Arco et Paragon, on voit la bande en plus sur le corps du Paragon.
3/ 4 Omas : Arco vert, Paragon noir, Milord gris, 555F bourgogne avec l'autre clip qu'on trouve souvent.

Jimmy
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Moskva
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par Moskva »

C'est une question de goût mais le rendu de la photo ne m'attire pas trop. Toutefois je veux bien croire que la réalité est différente.

Mais, en comparant les stylos sur la photo de groupe, c'est le Milord gris que j'aime beaucoup ! Le gris souris n'est pas une couleur évidente et peut parfois être triste, les motifs très classiques des parements ne sont pas forcément ma tasse de thé mais, dans ce cas précis, la vue d'ensemble me paraît assez harmonieuse (moins de contraste que le noir) et équilibrée avec ses parements argentés.
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

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Le stylo est en réalité beaucoup plus discret, il aurait fallu tamiser la lumière qui vient du dessus et fait briller le gris. En fait, seules deux faces sont colorées, les "côtés", la partie entre ces deux faces est noire. En faible lumière, on prendrait presque le stylo pour un noir.

Ce que j'aime dans ces Omas, ce n'est pas tant le classicisme que l'équilibre et l'harmonie de l'ensemble, ce qu'Omas n'est à mon sens pas parvenu à rééditer sur les derniers modèles.

Le Milord gris est joli, c'est un gris tout-à-fait particulier. La plume est une stub retaillée par Deb Kinney. Je vais peut-être m'en séparer un de ces jours, les italiques m'ennuient en ce moment. La taille du Milord est très agréable.

Un mot sur les encres. Pour l'Arco comme pour le Milord, deux accords absolument parfaits : Diamine Umber pour l'Arco, Sailor bleu-noir avec une pointe de rouge-brun pour le Milord. Impossible de mieux apparier stylos et encres. Dans le cas du Milord, c'en est presque miraculeux :-)

Jimmy
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Moskva
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par Moskva »

jpeg a écrit : Le Milord gris est joli, c'est un gris tout-à-fait particulier. La plume est une stub retaillée par Deb Kinney. Je vais peut-être m'en séparer un de ces jours, les italiques m'ennuient en ce moment. La taille du Milord est très agréable.
Je dévie de la star du post initial mais quelles sont les contraintes au quotidien d'une plume stub ? L'utilisation est-elle adaptée pour la prise de note courante ou cela nécessite-t-il un effort particulier au risque d'avoir autrement un rendu bizarre de l'écriture ?
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

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Une stub est une plume parfaitement adaptée à l'usage quotidien. La variation de trait est un peu moins importante qu'avec une italique ou une italique cursive, en contrepartie, la douceur de la stub la rend plus facile. Encore que je trouve les cursives faciles. Le reste dépend des goûts, des mains. Ce sont des marques un peu différentes à prendre, une tenue du stylo un peu différente à adopter. J'ai un peu perdu le goût des italiques, par contre j'aime beaucoup les obliques italiques qui me sont plus naturelles. Il faut essayer, certains vont adorer, d'autres vont préférer rester dans le classique ou utiliser des plumes avec de la flexibilité plutôt qu'une italique pour avoir des pleins et des déliés.

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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par Bluebird »

Arco Baïkal ? ... :)

Très belle évocation des couleurs et du froid .
Loositen
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par Loositen »

Bin moi je les aime bien ces stylos! Mais je pense aussi comme Moskva que les photos sans être mauvaises ne leur rendent pas totalement hommage, ce qui d'ailleurs doit être difficile, tant les facettes prennent la lumière.
Ils rappellent le Doric pour leur forme.
Je leur trouve une élégance discrète et je suis vraiment persuadé que le vert doit rendre super bien marié à l'argent dans la réalité.
En NOS disiez-vous? hummm moui... Eh bien, à voir!! :mrgreen:
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

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Ca m'ennuie toujours au dernier degré de photographier ces trucs-là, comme la plupart des natures mortes composées, en général d'ailleurs, je n'y trouve aucun plaisir. Donc ça prend à tout casser 10mn-1/4 d'heure, post-traitement rapide compris, je n'ai guère envie d'y passer plus de temps. Sur des modèles comme celui-là aux nuances très délicates, il faudrait soigner l'éclairage et la mise en valeur. J'aime bien mieux en parler, mais poster une photo est un exercice obligé.

On trouve en neuf en ce moment du celluloid bleu avec or ou argent, du saft green, du saffron et de l'Arco vert chez Mottishaw. On trouve relativement fréquemment certains des autres en occasion. Mottishaw, c'est la garantie d'un stylo et d'une plume bien réglés, c'est plus cher mais on sait ce qu'on paye.

Je me demande d'ailleurs, ce n'est qu'une supputation gratuite, si Omas n'aurait pas refabriqué certains de ces modèles en quantité limitée après 2005. Il y en a un certain nombre de disponibles, alors que certains étaient rares, ce sont des fabrications tardives, la boîte et les papiers datent d'après 2005, ce qui ne veut rien dire.

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fdm44
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par fdm44 »

Mais qu'il est beau :shock: qu'il est beau :shock: :shock: qu'il est beau :shock: :shock: :shock: ton Arco , Jimmy ;)

Je ne sais pas si tes photos ne lui rendent pas hommage mais avec une telle présentation et une telle façon d'en parler, il est facile de tomber sous son charme, ce qui est mon cas.

J'espère qu'on se rencontrera un jour, je serais curieux de ressentir ce que tu exprimes lorsque tu manipules cet Arco.

Volupté et sensualité sont souvent ce que je recherche avec mes stylos, celui-ci semble avoir beaucoup d'atouts, et quand on réussit à marier le stylo et l'encre, on atteind vraiment les sommets.

Tu parles de la Diamine Umber, elle me semble effectivement parfaite, as-tu essayé le Bleu Equinoxe 6 de Callifolio, c'est un bleu vert glacé qui devrait aussi lui convenir de belle manière, peut-être une alternative, histoire de changer de temps en temps...

En tout cas, chapeau bas Monsieur Jimmy ;) , il est magnifique ton stylo !
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par jpeg »

Loïc va bien organiser une rencontre là-bas dans l'ouest, ce sera l'occasion et un plaisir pour moi aussi :-)

Je ne suis évidemment pas totalement objectif avec ces Omas, et avec les Arco en particulier. J'ai longtemps attendu celui-ci, il ne me déçoit en rien. Couleur, forme, toucher, tenue en mains me ravissent. C'est un délice en mains et, chose étrange pour un - relativement - gros stylo, en même temps, je ne le sens pas. Il ne pèse rien. Une ombre légère dans la main, une plume, un équilibre parfait, on l'oublie pour se concentrer totalement sur l'écriture.

La plume est vraiment très bonne. Elle est nette, on sent bien l'attaque, ce que j'aime par-dessus tout, mais elle est douce en même temps. Elle n'a qu'une ombre de souplesse, suffisante pour lui donner de la vie et la rendre utilisable sans peine au quotidien. C'est une des plumes idéales pour ce que je recherchais : courir et aligner les pages et les pages sans être aussi aseptisée que la plupart des plumes rondes habituelles. D'accord, elle n'a pas tout-à-fait le charme ni le toucher extraordinaire de certaines plumes anciennes, mais je ne voulais pas d'une plume pour s'écouter la main en soupirant d'aise, je voulais une plume facile qui travaille sans fatiguer.

Quant à la couleur, le goût d'essayer trente-six mille encres m'est passé. Je connais l'Equinoxe dont tu parles, mais la couleur serait moins bien assortie à l'aurore boréale de l'Arco. L'Umber est vraiment parfaite. Froide, un peu grise, transparente. Je suis fou de cette encre depuis les premières gouttes, et ça ne passe pas.

Le seul problème, c'est que vu la cote d'amour dont jouissent ces Omas en celluloid, le surcoût est important par rapport aux modèles récents neufs. Mais personne ne nous oblige à acheter, n'est-ce pas ? ;)

Jimmy
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fdm44
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Re: Essai de l'Omas Arco green HT : une merveille venue du froid

Message par fdm44 »

Cette rencontre sera à tous points de vue très enrichissante, rencontrer d'autres passionnés, voir leurs stylos plumes préférés et bénéficier de ton expertise sur les plumes et les encres sera un moment haut en émotion.

J'espère que tu pourras nous amener ton fabuleux Arco et nous faire voir une de tes encres fétiches que tu cites souvent avec ferveur, la Diamine Umber.

De mon côté, même si je sais que c'est peine perdue :mrgreen: , j'essaierai de te démontrer que certains stylos récents issus du cerveau d'un Marketeux douteux valent quand même un coup d'oeil appuyé...

Nic ;) las
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